"La Colombie propose d'envoyer (en Afrique) des professeurs pour y enseigner l'espagnol. Et les pays concernés peuvent venir enseigner leur langue natale, en particulier le Kenya, avec le swahili, à l'attention des Afro-descendants ou à ceux qui voudront apprendre cette langue", a-t-elle dit. "Ceci est important pour la reconstruction des racines et de la mémoire historique", a-t-elle estimé lors d'une conférence de presse à Bogota, rapportée vendredi par la presse nationale. La vice-présidente faisait le bilan de sa récente et inédite tournée diplomatique de neuf jours en Afrique du Sud, au Kenya et en Ethiopie, dans l'objectif affiché de "renforcer la coopération Sud-Sud". A la tête d'une délégation d'un cinquantaine de personnes, Mme Marquez a signé, lors de ce déplacement, 17 accords de coopération touchant de nombreux domaines: visa, tourisme, commerce, éducation, culture... Cette tournée, comme de nombreuses interventions politiques ou déclarations de Mme Marquez ces derniers mois, a été vivement critiquée par la droite conservatrice, qui y a vu un gaspillage, ou encore un "safari", et a même exigé de connaître le coût du carburant utilisé. Le voyage a été en fait financé en partie par l'ONG Open Society, selon Mme Marquez. Quant au carburant, "j'ai voyagé dans d'autres endroits - en Europe, aux États-Unis - et lors de ces voyages, je n'ai pas vu de question sur le carburant", a fait remarquer la vice-présidente. "Cela s'est produit dans ce cas uniquement parce qu'il s'agissait du continent africain, et ici il y a un préjugé racial qui ne peut pas être dissimulé", a-t-elle rétorqué. Forte personnalité, très ancrée à gauche, Francia Marquez est devenue à 41 ans la première femme noire vice-présidente de Colombie avec l'élection à l'été 2022 de l'opposant de gauche Gustavo Petro, dont elle était la colistière. Son accession aux hautes sphères du pouvoir a révélé le racisme caché qui persiste en Colombie, où près de 9% des 50 millions d'habitants sont d'origine africaine. Mme Marquez est sans cesse la cible d'attaques racistes d'une rare brutalité sur les réseaux sociaux colombiens. Née dans une famille pauvre, elle est devenue mère célibataire à 16 ans, a fui son pays sous les menaces de mort, a étudié le droit et est devenue une écologiste de premier plan, remportant le prix Goldman, connu comme le prix Nobel des écologistes.
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