Ces violences sont récurrentes dans le centre et le sud du pays, où de nombreux habitants sont armés. Elles opposent généralement des éleveurs nomades arabes aux cultivateurs autochtones sédentaires, qui accusent les premiers de faire paître leurs troupeaux dans leurs champs. Une altercation impliquant un éleveur de 12 ans qui a fait entrer ses bêtes sur le champs d'arachide d'un cultivateur dans le village de Bara II, dans le département de Bahr Sara, à 600 km au sud-est de la capitale N'Djamena, a coûté la vie au jeune bouvier, a expliqué à l'AFP par téléphone Adoum Forteye Amadou, gouverneur de la province du Mandoul. Les parents de l'adolescent ont tué en représailles neuf cultivateurs, a ajouté le haut fonctionnaire. "Cinq éleveurs, auteurs de la tuerie ont été arrêtés, ainsi que le meurtrier du jeune bouvier", a-t-il poursuivi. Ces conflits ancestraux connaissent un net regain ces dernières années dans cette région du continent, touchant notamment le Soudan, le Soudan du Sud, le Tchad, la Centrafrique, le Cameroun et le Nigeria, dont les parties méridionales ou septentrionales bordent la bande sahélienne. Les nomades, qui viennent généralement des zones arides sahéliennes y faire paître leurs troupeaux, veulent aussi de plus en plus se sédentariser sur des terres plus fertiles propices à l'élevage de leurs dromadaires et moutons notamment. Mi-avril, au moins 22 personnes ont péri, et 11 autres mi-mai dans la province du Logone oriental, dans des affrontements entre ces communautés, N'Djamena assurant cependant qu'il s'agissait cette fois de razzias visant des troupeaux et menées par des "bandits" venus de la Centrafrique voisine. Depuis mi-mai également, ce sont au moins 170 personnes qui ont été tuées dans l'Etat du Plateau, dans le centre du Nigeria, selon un responsable local, dans des affrontements entre éleveurs et cultivateurs qui ont forcé plus de 3.500 personnes à fuir les affrontements.
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