Inaccessible en début de journée, le site était à nouveau opérationnel en fin de matinée, a constaté l'AFP. La présidence a été l'une des premières visées par l'attaque déclenchée vendredi contre des dizaines de sites officiels, dans un contexte de forte crispation à neuf mois de la présidentielle. Il était à nouveau opérationnel samedi. Mais le compte @MysteriousTeamO se réclamant du groupe de pirates informatiques Anonymous a annoncé sur les réseaux sociaux une deuxième vague de l'attaque. Il s'agit de l'une des toutes premières attaques du genre au Sénégal. Elle survient dans un climat tendu. L'opposition dénonce la répression grandissante exercée selon elle par le gouvernement. L'incertitude maintenue par le président Macky Sall sur sa candidature ou non à un troisième mandat, ainsi que le sort politico-judiciaire de l'opposant Ousmane Sonko alimentent les tensions. L'attaque coïncide avec la marche entreprise vendredi dans le sud du pays par M. Sonko, engagé dans un bras de fer avec le pouvoir pour défendre son éligibilité à la présidentielle de 2024. Le convoi ramenant M. Sonko à Dakar par la route a drainé des foules de jeunes supporteurs enthousiastes, et été émaillé de heurts. Le parquet de Kolda a confirmé la mort d'un homme de 37 ans, tué par balle lors de heurts entre des jeunes et les forces de l'ordre à l'occasion du passage du convoi de M. Sonko vendredi. Le parquet a indiqué avoir ouvert une enquête. Le parti Pastef de M. Sonko a imputé ce décès au pouvoir qui met en oeuvre une "brutalité inouïe et une répression sanglante avec des armes létales" pour saboter la marche. Il a appelé les Sénégalais à se mobiliser pour "sécuriser" la marche et à "résister" aux tentatives d'entraver celle-ci. Le Pastef invoque le droit de rassemblement, mais le porte-parole du gouvernement Abdou Karim Fofana a redit que de tels cortèges étaient légalement soumis à une demande d'autorisation préalable, absente selon lui. "Ousmane Sonko est dans une dynamique de provocation quotidienne des forces de défense et de sécurité. Il cherche à transférer un dossier judiciaire sur le terrain politique et malheureusement il utilise des jeunes enfants qu'il pousse à être dans la rue", a-t-il dit sur TV5 Monde samedi soir. "L'Etat du Sénégal sera ferme, on ne permettra à quiconque de troubler l'ordre public", a-t-il assuré. Troisième de la présidentielle de 2019, M. Sonko est le personnage principal d'un feuilleton qui tient le Sénégal en haleine depuis plus de deux ans. Il risque de perdre son éligibilité: une chambre criminelle doit rendre le 1er juin un verdict très attendu dans un procès contre lui pour viols. Il a refusé de comparaître, criant au complot du pouvoir pour l'écarter de la présidentielle. Retranché dans le sud au moment du procès, M. Sonko a entrepris un long voyage de retour à Dakar dont il entend faire une démonstration de force. La mobilisation des supporteurs de M. Sonko a régulièrement donné lieu à des incidents et des troubles depuis 2021. Le Pastef évoque 20 morts au total, y compris le dernier "fauché par les balles du régime dictatorial de Macky Sall". Le porte-parole du gouvernement a parlé, lui, de "18 morts aujourd'hui, dus à ses agissements irresponsables, lâches de (la) part (de) M. Sonko, c'est aussi des pertes économiques très fortes". M. Fofana a relevé "une coïncidence troublante entre le procès d'Ousmane Sonko, sa caravane, ses appels à l'insurrection" et "ces sabotages d'infrastructures informatiques de l'Etat". Toutes les personnes ayant une part dans ces attaques seront "traquées et traduites en justice", et les mouvements impliqués dissous, a-t-il assuré.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.