"Nous avons de très sérieuses préoccupations sur l'engagement du groupe de Prigojine -- le groupe Wagner -- au Soudan", a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue kényan Alfred Mutua, qui a, lui, critiqué le rôle joué par certains pays du Moyen-Orient. "Nous sommes préoccupés depuis un certain temps par le rôle joué par certains de nos amis au Moyen-Orient, ainsi que la Russie et d'autres, qui soutiennent l'un ou l'autre camp", a affirmé le ministre kényan des Affaires étrangères. "Ce n'est pas le moment de prendre partie pour un camp ou l'autre", a-t-il dit, en demandant "aux forces externes de laisser le Soudan tranquille". M. Mutua n'a cité aucun pays particulier. Pour sa part, M. Blinken a relevé que le groupe Wagner, qui est également actif au Mali ou en Centrafrique, apporte "là où il est présent son lot de morts supplémentaires et de destruction". Des informations de presse citant des responsables ont fait part d'armes fournies par le groupe Wagner aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, qui est opposé au général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan. Le ministre kényan a encore émis l'espoir que son pays pourrait jouer les médiateurs dans ce conflit qui a déjà fait des centaines de morts, son président William Ruto étant prêt à se rendre au Soudan dès que les conditions le permettent. - Moyens de reconnaissance - Face à la dégradation des conditions sécuritaires, les Etats-Unis ont évacué dans la nuit de samedi à dimanche leur personnel diplomatique du Soudan -- moins d'une centaine de personnes -- et suspendu les opérations de leur ambassade à Khartoum. Mais Washington a écarté pour l'instant toute opération militaire d'envergure visant à faire sortir les ressortissants américains encore présents au Soudan, préférant les aider au cas par cas, ainsi que l'envoi de troupes au sol. "A la demande du président (Joe Biden), nous sommes en train de faciliter activement le départ de citoyens américains qui souhaitent quitter le Soudan", a déclaré à la presse le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. Il a indiqué que les Etats-Unis avaient déployé pour ce faire des moyens de reconnaissance et de surveillance visant notamment à observer les voies d'évacuation par route. "Et nous déployons en soutien des moyens maritimes dans la région", au large de Port-Soudan, a-t-il dit. "Nous avons clairement fait savoir au plus haut niveau de l'armée soudanaise et des FSR qu'ils sont responsables de la sécurité des civils et des non combattants y compris venant de pays tiers et d'employés humanitaires" qui cherchent à quitter le pays, a ajouté M. Sullivan. Aucun chiffre n'est disponible sur le nombre de citoyens américains présents au Soudan, dont nombreux ont la double nationalité soudanaise, mais M. Blinken a précisé que "quelques douzaines" avaient fait part de leur volonté de quitter le pays. Des Américains ont déjà rejoint des convois se dirigeant vers Port-Soudan dont l'un a fait l'objet "de vols et pillages", selon M. Blinken.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.