Des groupes de jeunes ont attaqué à coups de pierres les forces de sécurité déployées en nombre dans les environs de Keur Gorgui, où vit M. Sonko, ont constaté des journalistes de l'AFP. Ils ont aussi brûlé des pneus sur un des principaux axes de la capitale et dressé des barrages de fortune dans des rues adjacentes. Les forces de sécurité ont riposté en tirant en abondance des gaz lacrymogènes. Des véhicules ont été incendiés près de la maison de l'ancien ministre des Sports et actuel chef de cabinet du président Macky Sall, Matar Bâ, ont rapporté les médias locaux. Les forces de sécurité bloquaient les rues donnant accès au domicile de M. Sonko. Ce dernier est en état de "séquestration", a dit à l'AFP le porte-parole de son parti, Ousseynou Ly. Habituellement très présent sur les réseaux sociaux, M. Sonko ne s'est plus exprimé depuis que les gendarmes ont abruptement mis fin dimanche dans le sud du pays à sa marche de retour vers Dakar et l'ont ramené de force chez lui. Le silence de M. Sonko a donné lieu à un flot de spéculations sur l'éventualité d'un placement en résidence surveillée. Aucun responsable du pouvoir ne s'est exprimé sur son statut. "Les restrictions aux libertés d'aller et de venir imposées à Ousmane Sonko sans qu'aucun acte ne lui soit notifié sont illégales et doivent cesser", a écrit Amnesty International sur les réseaux sociaux. M. Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de 2024 et menacé d'inéligibilité, est depuis 2021 le personnage principal d'un feuilleton politico-judiciaire qui met régulièrement Dakar sous tension. Ces tensions menacent d'augmenter encore à l'approche du verdict que doit rendre jeudi une chambre criminelle dans un procès contre lui pour viols. Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle en 2019, risque de perdre son éligibilité. Il a refusé de comparaître, criant au complot du pouvoir pour l'écarter de la présidentielle. La mobilisation des supporteurs de M. Sonko autour de lui a régulièrement donné lieu à des incidents et des troubles depuis le début de l'affaire en 2021. Cette année-là, son interpellation à Dakar alors qu'il se rendait en cortège à la convocation d'un juge avait contribué à déclencher plusieurs jours d'émeutes qui avait fait au moins une dizaine de morts.
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