En février, le Burundi, pays d'Afrique de la région des Grands lacs, s'était abstenu lors du vote de la dernière résolution en date de l'Assemblée générale de l'ONU appelant la Russie à retirer ses forces d'Ukraine. Au total, 22 des 54 Etats membres de l'Union africaine se sont abstenus ou n'ont pas pris part au vote, et deux pays - Erythrée et Mali - avaient voté contre. "Nous avons pris une position abstentionniste, une position de neutralité, de non-alignement pour éviter que ce conflit puisse atteindre d'autres régions, notamment l'Afrique, il faut atténuer l'impact de ce conflit, (...) et c'est la position de la plupart des pays africains sur cette question", a déclaré lors d'une conférence de presse à Bujumbura Albert Shingiro, ministre burundais des Affaires étrangères, en présence de son homologue russe Sergueï Lavrov. "Il n'y a personne qui peut gagner cette guerre,", a également affirmé M. Shingiro. "Nous apprécions hautement la position équilibrée et responsable du Burundi, et surtout le fait que le Burundi comprenne bien les causes profondes de ce conflit", a déclaré de son côté Sergueï Lavrov, poursuivant: "Nous avons également parlé de la nécessité de réformer le conseil de sécurité des Nations Unies et du fait que l'Afrique n'était pas assez représentée". M. Lavrov était lundi en visite au Kenya, qui fait suite au déplacement de son homologue ukrainien Dmytro Kouleba dans plusieurs pays africains, notamment en Ethiopie et au Rwanda, la semaine dernière. Moscou et Kiev cherchent à accroître leur influence respective sur le continent africain. M. Lavrov s'est déjà rendu à deux reprises en Afrique depuis le début de la guerre en Ukraine fin février 2022, lors de tournées dans plusieurs pays. De son côté, M. Kouleba a appelé la semaine dernière certains pays du continent à mettre fin à leur "neutralité" sur la guerre en Ukraine et a également dit vouloir renforcer les liens de Kiev avec un continent qui compte 1,3 milliard d'habitants, en annonçant notamment l'ouverture de nouvelles ambassades. La Russie a des liens avec des pays africains qui remontent à la Guerre froide, lorsque l'Union soviétique se présentait comme pourfendeur de l'impérialisme. Un sommet Russie-Afrique, le deuxième du genre, est prévu du 26 au 29 juillet à Saint-Pétersbourg (Russie).
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