"Le gouvernement est particulièrement préoccupé par des informations faisant état de tueries, dans des circonstances non encore élucidées", de "dizaines de personnes" par des "hommes armés habillés dans des tenues des forces armées burkinabè" à Karma, écrit dans un communiqué le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo. Il "condamne fermement ces actes ignobles et barbares" et "suit de très près l'évolution de l'enquête", ouverte par le procureur du tribunal de grande instance de Ouahigouya (nord) en vue d' "élucider" les faits et "interpeller toutes les personnes impliquées". Le gouvernement "espère vivement que la lumière sera faite dans cette affaire qui révolte la conscience individuelle et collective de toutes les femmes et de tous les hommes épris de paix, de justice et de liberté", ajoute le communiqué. Le jeudi 20 avril, vers 07H30 (locales et GMT) le village de Karma, situé à une quinzaine de kilomètres de Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, "a été encerclé par des hommes venus en grand nombre et habillés en tenue militaire burkinabè", circulant à bord de "motos, de véhicules - pick-up et blindés - et un char de combat", ont relaté les rescapés. Cette attaque révélée officiellement dimanche, a fait une "soixantaine" de morts selon un procureur de la région, "plus d'une centaine", selon des représentants des rescapés et des habitants de Karma. Le gouvernement a tenu à rappeler son "attachement à la défense des droits humains et singulièrement à la protection de la vie humaine" et a assuré que les autorités de la transition feront "absolument tout ce qui relève de (leurs) prérogatives pour la manifestation totale de la vérité dans ce drame". Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d'Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s'est étendue au-delà de leurs frontières. Les violences ont fait depuis sept ans plus de 10.000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés. Le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un putsch en septembre 2022, a signé mercredi un décret de "mobilisation générale" d'une durée d'un an.
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