L'attaque a eu lieu mardi dans le district de Apa, dans l'Etat de Benue, où des affrontements et représailles sont monnaie courante entre communautés d'éleveurs et d'agriculteurs. Au cours de l'attaque, une dizaine de personnes ont été tuées et des troupes militaires ont été envoyées pour sécuriser la zone, a déclaré à l'AFP le conseiller en sécurité du gouvernement de l'Etat de Benue, Paul Hemba. Les militaires sont ensuite tombés dans une embuscade tendue par ces hommes armés, et "leur commandant en a payé le prix fort" et "a été tué", a-t-il déclaré. "Un soldat est toujours porté disparu à l'heure où nous parlons, il n'a pas été retrouvé", a-t-il ajouté. La police de l'Etat de Benue a déclaré qu'un total de 14 corps avaient été retrouvés après l'attaque. Le motif de cette attaque n'est pas clair, mais à l'origine de la montée des violences dans ces régions rurales du Nigeria, on retrouve la compétition féroce autour des ressources entre les éleveurs et les agriculteurs. Dans cette zone où la terre à cultiver ou étant utilisée pour le pâturage est de plus en plus rare, les conflits se sont multipliés, et ces communauté ont mobilisé des groupes armés pour assurer leur protection. Certains, appelés localement "bandits", se sont progressivement mués en groupe criminel et attaquent, pillent des villages, tuent leurs habitants ou les enlèvent contre le paiement de rançons. Au début du mois, près de 50 personnes ont été tuées lorsque des hommes armés ont attaqué un autre village dans l'Etat de Benue, des violences que les autorités locales ont attribuées à des éleveurs peuls. Après l'attaque, la Myetti Allah Cattle Breeders Association of Nigeria (MACBAN), un syndicat d'éleveurs peuls, avait mis en garde contre le fait de blâmer systématiquement les éleveurs sans enquête appropriée. Le gouverneur de l'Etat de Benue, Samuel Ortom, est l'un des critiques les plus virulents envers les éleveurs peuls et a interdit la transhumance dans son Etat. Les violences communautaires sont un immense défi au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, qui vient d'élire en février dernier son nouveau président Bola Tinubu au cours d'un scrutin contesté par l'opposition et qui doit entrer en fonction fin mai.
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