La situation est tendue à Zawiya depuis dimanche après des "affrontements intermittents entre groupes armés et le blocage des routes et les accès à la ville", a indiqué à l'AFP une source sécuritaire locale sous couvert d'anonymat. Cette source n'a toutefois pas précisé la cause exacte des combats, se contentant d'indiquer qu'ils étaient liés à une descente des forces de l'ordre dans "des lieux de regroupement d'immigrés clandestins armés". Située à 45 kilomètres à l'ouest de la capitale, Zawiya est l'un des points de départ vers l'Europe d'embarcations de migrants clandestins, notamment d'Afrique subsaharienne, qui travaillent dans la ville dans l'attente d'une traversée. Ces migrants se sont retrouvés au coeur des dernières tensions entre groupes armés libyens après la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos montrant des actes de torture et d'humiliation à l'encontre de Libyens par des personnes présentées comme de "mercenaires africains", qui auraient été recrutés par les milices rivales de la ville. Selon Mohamad al-Khabouli, représentant d'un groupe de "Jeunes de Zawiya", des habitants ont forcé la fermeture du siège du Conseil municipal et bloqué les accès à la raffinerie de pétrole et l'entrée orientale de la ville, pour protester contre les groupes armés qui protègent des migrants accusés d'être impliqués dans les actes de torture présumés. "Des centaines de jeunes ont protesté la nuit dernière et ont appelé aujourd'hui à une grande manifestation pour faire pression sur ces milices qui emploient des migrants afin qu'ils soient expulsés de la ville rapidement", a-t-il indiqué. Dans la nuit de mercredi à jeudi, après la diffusion des vidéos, des habitants en colère se sont rassemblés dans le centre-ville, barrant les routes et brûlant des pneus, demandant justice et l'expulsion des migrants. Pour le porte-parole d'un autre mouvement de jeunes, "l'instabilité et l'insécurité dans la ville est le résultat de l'indifférence du gouvernement d'unité nationale", siégeant à Tripoli. "Nous appelons au renforcement de la sécurité (...) et à la réglementation de la présence des étrangers", a-t-il ajouté. Les autorités de la ville et le gouvernement de Tripoli n'ont pas officiellement réagi aux incidents.
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