Karim Khan, procureur de la CPI, vient de passer quatre jours en RDC, notamment dans l'est du pays en proie aux violences de multiples groupes armés, hérités pour beaucoup des guerres des années 1990-2000. En Ituri comme dans le Sud-Kivu, il a rappelé que la CPI se penchait depuis près de 20 ans sur les crimes commis dans ces régions, pour lesquels la Cour a prononcé trois condamnations définitives. "Il y a eu une bonne coopération avec la RDC", a-t-il déclaré jeudi. "Mais malheureusement, trop de filles, de garçons, d'hommes et de femmes continuent d'être violés", a-t-il déploré. "J'ai vu des enfants qui ont été violés, qui ont donné naissance à des enfants qui à leur tour ont été violés. Et ce cycle continuera, à moins que nous construisions de nouveaux partenariats", a ajouté Karim Khan. "Nous devons travailler avec plus d'imagination", a-t-il ensuite déclaré à la presse. "Bien sûr au niveau international lorsque c'est nécessaire, mais aussi en essayant de donner plus de vie aux systèmes (judiciaires) nationaux", a expliqué le procureur. Selon lui, "il ne s'agit pas d'un problème de la CPI, mais d'une obligation partagée, la responsabilité fondamentale incombant aux autorités de la RDC". Le protocole signé à Kinshasa "est le premier pas dans cette direction", a-t-il estimé. "Nous devons nous assurer qu'il ne s'agit pas de promesses pieuses", a insisté le procureur de la CPI.
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