Le groupe de contact sur la Libye tient jeudi à Abou Dhabi sa troisième réunion, l'OTAN se disant déterminé à aller jusqu'au bout pour déloger le régime du colonel Mouammar Kadhafi alors que les rebelles gagnent en légitimité internationale.
La réunion, à laquelle participent une vingtaine de ministres des Affaires étrangères, doit débattre des moyens de fournir une aide essentiellement financière au Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, qui peine à progresser sur le terrain face aux forces du colonel Kadhafi.
"Avec chaque réunion, la pression internationale s'accroit et la dynamique s'intensifie pour le changement en Libye", a déclaré Victoria Nuland, porte-parole de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.
Selon un haut responsable américain s'exprimant sous couvert de l'anonymat, la réunion devrait discuter de la Libye post-Kadhafi.Le pays devrait être "un Etat unifié, un Etat démocratique, avec une transition sans heurts", a-t-il ajouté dans l'avion qui conduisait Mme Clinton à Abou Dhabi.
Dans une déclaration diffusée par l'agence officielle des Emirats WAM, le ministre émirati des Affaires étrangères, cheikh Abdallah ben Zayed, a affirmé que la réunion allait débattre des moyens de fournir "l'aide nécessaire au CNT", et appelé "un plus grand nombre de pays arabes à se joindre au groupe de Contact".
La réunion doit établir, selon WAM, un mécanisme financier pour permettre au CNT de recevoir et de gérer les fonds nécessaires pour les dépenses courantes, et débattre de mécanismes pour débloquer les fonds, gelés, du régime.
Elle doit également étudier "des mesures punitives à l'encontre des personnes, des sociétés et des instances qui continuent à soutenir le régime en Libye ou à l'étranger".
Les ministres de la Défense de l'Otan ont affirmé mercredi leur détermination à poursuivre leur intervention militaire "aussi longtemps que nécessaire" et avec "les moyens nécessaires" pour protéger les populations civiles.
Un nombre croissant d'Etats considèrent qu'il faut "préparer l'avenir de la Libye sans Kadhafi", a estimé Bernard Valero, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
L'Otan a mené dans la nuit de mardi à mercredi ses raids les plus violents sur Tripoli depuis le début des opérations internationales le 19 mars, faisant 31 morts, selon le régime.
Elle a également récemment engagé pour la première fois des hélicoptères de combat dans la bataille, dans une tentative de sortir le conflit libyen de la menace d'enlisement.
Depuis le début de l'insurrection à la mi-février contre Mouammar Kadhafi, les rebelles, qui tiennent l'Est du pays, tentent de marcher vers l'Ouest et vers Tripoli, mais peu d'avancées ont été signalées, à part une progression minime vers le Jebel Nafoussa (ouest).
Ainsi, les troupes loyalistes ont ranimé mercredi le front à Misrata en lançant une attaque meurtrière contre cette enclave rebelle de l'Ouest faisant 10 morts et 26 blessés parmi les insurgés, selon les rebelles.Tripoli pendant ce temps a été secouée de nouveau la cible de raids de l'Otan, notamment sur le secteur de la résidence du colonel Kadhafi, a rapporté un journaliste de l'AFP.
Entre 2.000 et 3.000 soldats pro-Kadhafi ont attaqué Misrata par le sud, l'ouest et l'est, utilisant des roquettes Grad ainsi que des chars et de l'artillerie lourde.Mais les rebelles les ont empêchés d'entrer dans la ville, a assuré Hassan al-Galai, membre du comité des médias créé par les rebelles, tout en regrettant qu'aucun avion de l'Otan ne soit intervenu.
Les attaques sur Misrata avaient cessé le 12 mai, lorsque les rebelles avaient réussi à s'emparer de l'aéroport, mettant la majeure partie de cette ville-clé hors de portée des tirs des forces gouvernementales.
Mais la rébellion gagne des points sur le plan diplomatique, et l'Espagne est devenue mercredi le neuvième pays à reconnaître le CNT comme unique interlocuteur légitime des Libyens.
Le président sénégalais Abdoulaye Wade est attendu jeudi à Benghazi pour la première visite d'un chef d'Etat étranger dans le fief de la rébellion libyenne.
Le groupe de contact international sur la Libye, créé à Londres le 29 mars, comprend tous les pays participant à la campagne de l'Otan contre le régime de Mouammar Kadhafi.Lors de sa dernière réunion le 5 mai à Rome, il avait décidé la création d'un fonds destiné à aider les rebelles libyens.
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