Les régions septentrionales du Togo, du Bénin et du Ghana subissent des attaques et des incursions des groupes jihadistes qui prospèrent au Sahel, notamment au Burkina Faso, et qui cherchent à descendre vers le sud. "Nous avons payé un prix lourd, notamment les forces de défense et de sécurité, qui ont perdu à peu près une quarantaine d'hommes et malheureusement, des victimes civiles qui viennent s'ajouter, à peu près une centaine de victimes civiles", a déclaré le président togolais dans cet entretien à la télévision privée New World TV. La moitié des civils tués ne sont pas des Togolais, a-t-il souligné, alors qu'au moins 27.000 Burkinabè, ont trouvé refuge au Togo ces dernières années. Le président, dont la famille dirige le pays depuis 1967 et qui a succédé à son père en 2005, a accordé cette interview à l'occasion du 63ème anniversaire de l'indépendance du pays, anciennement sous domination coloniale allemande puis française. "Aujourd'hui, ce qui nous arrive est une forme d'agression par deux groupes, je crois: un qui s'appelle l'Etat islamique au Grand Sahara et l'autre, le groupe de soutien à l'islam et aux musulmans", a ajouté le président. Ces "deux organisations terroristes (...) attaquent notre pays et avant notre pays, elles ont attaqué des pays de la sous-région. Cette attaque est une forme de guerre", a précisé M. Gnassingbé. Le chef de l'Etat a mis l'accent sur les stratégies mises en place par son pays dont l'opération Koundjoaré lancée en septembre 2018 dans le nord du pays pour faire face aux menaces jihadistes, mais qui a "changé de posture". "C'était une posture préventive d'abord, après défensive et maintenant, de temps en temps, nous sommes aussi à l'offensive", a-t-il ajouté. Réélu à trois reprises lors de scrutins tous contestés par l'opposition, le dirigeant de 56 ans est finalement sorti du silence. Car depuis août 2022, ni le gouvernement, ni l'armée ne communiquait plus sur la situation sécuritaire dans le nord du Togo, malgré les demandes répétées de la presse, notamment de l'AFP, de confirmer de nombreuses attaques et leur bilan. Un mutisme également observé chez son voisin béninois, qui a toutefois récemment annoncé envisager de recruter 5.000 hommes pour sécuriser ses frontières, et a également reçu la visite mi-avril du président rwandais Paul Kagame qui a promis un soutien militaire.
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