Cette rencontre inédite par sa forme et son ampleur s'est déroulée alors que plusieurs pays européens ont entamé un processus de restitution du patrimoine pillé à l'Afrique durant la période coloniale. "Le patrimoine, il faut faire en sorte qu'il ne soit pas un espace conflictuel mais un espace de dialogue", a déclaré lors d'une conférence de presse Hamady Bocoum, directeur du musée des civilisations noires au Sénégal. "Il ne faut pas seulement voir en terme d'éléments de restitution. On (les pays africains) ne doit pas rester dans la perspective de subordination, penser que notre patrimoine se trouve dans les musées européens. L'Afrique continue à produire. On doit continuer à faire des collections d'art africain, d'art contemporain pour que demain, on ne nous dise pas qu'on nous a volés à nouveau", a-t-il ajouté. "Nous ne voulons pas centraliser la colonisation dans le narratif de l'histoire africaine", a-t-il aussi affirmé, évoquant "une parenthèse" au regard de l'histoire millénaire du continent. Dans leur déclaration commune, les directeurs de musée s'engagent "à mutualiser" leurs efforts "pour documenter, préserver et réinterpréter les collections en Afrique et en Europe et à les mettre à disposition du public par la numérisation, la recherche, la pédagogie et les expositions". "Nous considérons que le développement d'expositions itinérantes conjointes, avec de multiples partenaires, circulant en Afrique et en Europe est un instrument de transformation des récits qui construisent notre vision du monde", poursuivent-ils. Les directeurs de musées ont présenté leur programme à des partenaires politiques et des bailleurs de fonds pouvant contribuer à sa pérennisation, insistant sur le fait que cette rencontre n'était qu'une étape. "On a le souhait de les accompagner, de les financer parce que je pense que c'est un sujet de développement, de protéger le patrimoine, de le mettre à disposition, de s'en servir pour l'éducation", a déclaré à l'AFP Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement. "La politique culturelle de l'Allemagne ambitionne un nouveau partenariat avec les pays africains (...) dans un contexte de vérité et de confiance. Ainsi, la restitution n'est pas et ne sera pas une fin mais le début d'une nouvelle réflexion", a de son côté souligné Andreas Goergen, secrétaire général du ministère de la Culture allemand.
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