Vendredi, les cinq hommes se trouvent dans un centre d'inspection des listes électorales du district de Charandura (centre), selon l'acte d'accusation dont l'AFP a eu copie. Les électeurs du pays étaient appelés jusqu'à vendredi à vérifier leur inscription sur les listes en vue des élections présidentielle et législatives le 23 août. Des membres d'une organisation qualifiée par l'opposition d'"obscure" et baptisée Forever Associates Zimbabwe (FAZ), apparue il y a seulement quelques mois et suspectée d'agir pour le compte du Zanu-PF au pouvoir, sont également présents. Selon le premier mouvement d'opposition, la Coalition de citoyens pour le changement (CCC), ces derniers reconnaissables à leur casquette rouge, ont intimidé des électeurs venus vérifier leur inscription. Ils auraient notamment exigé de certains qu'ils déclinent leur identité et auraient noté leur nom. Une altercation a eu lieu. Les cinq opposants sont accusés d'agression et d'avoir volé 50 dollars, des papiers ainsi que d'avoir déchiré un livre appartenant à des partisans du Zanu-PF. "Pourquoi la ZEC permet-elle aux FAZ d'interférer dans le processus électoral?", s'est indigné la porte-parole de la CCC, Fadzayi Mahere, contactée par l'AFP. L'ex-ministre des Finances, Tendai Biti, dans l'opposition, a demandé cette semaine au Parlement que le gouvernement fournisse des éclaircissements sur la nature de cette formation, officiellement enregistrée comme une organisation privée agissant bénévolement pour les démunis. Mais "présente dans tous les bureaux de vote", a souligné M. Biti. Le leader de la CCC, Nelson Chamisa, a qualifié de son côté cette organisation d'"obscure et sinistre". Contacté par l'AFP, le Zanu-PF n'était pas immédiatement joignable. Moins de trois mois avant les élections, la tension monte dans le pays d'Afrique australe. Une loi dite "patriotique", criminalisant toute "atteinte à la souveraineté et à l'intérêt national", a été adoptée cette semaine. Selon l'opposition et les ONG, le texte menace les libertés d'expression, de réunion, d'association et les droits civiques. Le président sortant Emmerson Mnangagwa, 80 ans, est accusé de museler toute voix dissidente. Successeur en 2017 de Robert Mugabe, il avait été élu président l'année suivante (50,8%) à l'issue d'un scrutin marqué par des violences. Il sera opposé à M. Chamisa, avocat et pasteur de 45 ans.
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