Les rebelles libyens ont appelé le groupe de contact sur la Libye qui se réunit jeudi à Abou Dhabi à mettre en place un mécanisme "concret et rapide" d'aide financière, vital selon eux pour pouvoir déloger le régime de Mouammar Kadhafi.
Le groupe de contact se réunit au lendemain d'une réunion à Bruxelles des pays de l'Otan qui ont affirmé leur détermination à aller jusqu'au bout en Libye, et appelé à préparer l'après-Mouammar Kadhafi alors que les rebelles gagnent en légitimité internationale.
"Nous sommes à la recherche d'un soutien politique mais surtout économique, et réclamons la possibilité de profiter de nos fonds bloqués", a déclaré jeudi à l'AFP Abdel Hafidh Ghoga, vice-président du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion.
"Notre situation sera très difficile si la réunion n'aboutit pas à des résultats rapides et concrets aidant le peuple libyen à subvenir à ses besoins en vivres et en médicaments", a-t-il averti avant l'ouverture prévue à la mi-journée de la réunion du groupe de contact à laquelle participent une quarantaine de pays et d'organisations.
"Si la réunion n'établit pas un mécanisme financier" d'aide au CNT, "cette réunion sera un échec total", a pour sa part averti le "ministre" du Pétrole et des Finances de la rébellion libyenne, Ali Tarhouni.
M. Tarhouni a annoncé que la rébellion allait commencer à produire "bientôt" 100.000 barils par jour de brut pour remplir ses caisses.
Un délégué d'un pays du Golfe a pour sa part indiqué que les participants avaient déjà décidé lors d'une réunion préliminaire jeudi matin de la création d'un fonds qui canaliserait l'aide aux rebelles.
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé et leurs homologues italien Franco Frattini, turc Ahmet Davutoglu et espagnole Trinidad Jimenez prennent notamment part à la réunion.
"Avec chaque réunion, la pression internationale s'accroit et la dynamique s'intensifie pour le changement en Libye", a déclaré Victoria Nuland, porte-parole de Mme Clinton.
Selon un haut responsable américain s'exprimant sous couvert de l'anonymat, la réunion devrait discuter de la Libye de l'après-Kadhafi.Le pays devrait être "un Etat unifié, un Etat démocratique, avec une transition sans heurts", a-t-il ajouté dans l'avion qui conduisait Mme Clinton à Abou Dhabi.
Les ministres de la Défense de l'Otan ont affirmé mercredi leur détermination à poursuivre leur intervention militaire "aussi longtemps que nécessaire" et avec "les moyens nécessaires" pour protéger les populations civiles.
L'Otan a mené dans la nuit de mardi à mercredi ses raids les plus violents sur Tripoli depuis le début des opérations internationales le 19 mars, faisant 31 morts, selon le régime.
Depuis le début de l'insurrection à la mi-février contre Mouammar Kadhafi, les rebelles, qui tiennent l'Est du pays, tentent de marcher vers l'Ouest et vers Tripoli, mais peu d'avancées ont été signalées, à part une progression minime vers le Jebel Nafoussa (ouest).
Ainsi, les troupes loyalistes ont ranimé mercredi le front à Misrata en lançant une attaque meurtrière contre cette enclave rebelle de l'Ouest faisant 10 morts et 26 blessés parmi les insurgés, selon les rebelles.Tripoli pendant ce temps a été secouée de nouveau la cible de raids de l'Otan, notamment sur le secteur de la résidence du colonel Kadhafi, a rapporté un journaliste de l'AFP.
Les attaques sur Misrata avaient cessé le 12 mai, lorsque les rebelles avaient réussi à s'emparer de l'aéroport, mettant la majeure partie de cette ville-clé hors de portée des tirs des forces gouvernementales.
Mais la rébellion gagne des points sur le plan diplomatique: l'Espagne est devenue mercredi le neuvième pays à reconnaître le CNT comme unique interlocuteur légitime des Libyens.
Le président sénégalais Abdoulaye Wade est attendu jeudi à Benghazi pour la première visite d'un chef d'Etat étranger dans le fief de la rébellion libyenne.
Le groupe de contact international sur la Libye, créé à Londres le 29 mars, comprend tous les pays participant à la campagne de l'Otan contre le régime de Mouammar Kadhafi.Lors de sa dernière réunion le 5 mai à Rome, il avait décidé la création d'un fonds destiné à aider les rebelles libyens.
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