Qatargate: le parquet belge envisage une clôture de l'enquête fin 2023

Infos. L'enquête menée en Belgique sur les soupçons de corruption au sein du Parlement européen impliquant le Qatar et le Maroc pourrait être terminée à la fin de l'année, indique mardi le chef du parquet fédéral belge.

Qatargate: le parquet belge envisage une clôture de l'enquête fin 2023

"J'espère que le dossier principal sera bouclé à la fin de cette année", déclare au quotidien Le Soir le procureur fédéral Frédéric Van Leeuw, alors que la détention préventive de plusieurs suspects clés a été levée récemment. "Mais n'oublions pas qu'un dossier judiciaire (...) évolue en permanence en fonction d'éventuels nouveaux éléments", ajoute M. Van Leeuw, évoquant une enquête "complexe" dans laquelle "des pays n'ont pas forcément envie de répondre à nos questions". Dans ce scandale qui a éclaté fin 2022, au moins six suspects ont été inculpés pour corruption, blanchiment d'argent et participation à une organisation criminelle. Parmi eux figure l'eurodéputée grecque Eva Kaili, qui se dit innocente. Déchue de sa fonction de vice-présidente du Parlement européen (elle comptait parmi les 14 élus ayant ce titre), l'élue socialiste de 44 ans a passé quatre mois en prison avant d'être assignée à résidence à la mi-avril à Bruxelles. Le 25 mai, elle a été autorisée à retirer son bracelet électronique par le juge d'instruction Michel Claise. M. Van Leeuw réfute tout "acharnement" contre Mme Kaili, qui s'est plainte dans plusieurs journaux européens d'avoir été mal traitée en prison, privée notamment de contacts réguliers avec sa fille âgée de deux ans. "La place d'un enfant n'est pas en prison", selon le procureur fédéral. "Nous avons vérifié que la procédure d'usage a été respectée, permettant un certain nombre de visites. Mme Kaili a demandé des privilèges qu'elle n'a pas obtenus". Le scandale a éclaté le 9 décembre quand les enquêteurs belges ont mis la main lors de perquisitions à Bruxelles --notamment aux domiciles de Mme Kaili et de l'ex eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri-- sur environ 1,5 million d'euros en petites coupures réparties dans des valises ou des sacs. Le juge Claise soupçonne des versements en liquide intervenus en échange de décisions ou prises de position politiques favorables au Qatar et au Maroc au Parlement européen, ce que Doha et Rabat ont fermement nié. "Ce n'est pas parce que quelqu'un est libéré que l'enquête se termine, il reste encore des témoignages à recueillir, des confrontations à organiser", fait aussi valoir mardi le chef du parquet fédéral. Outre Mme Kaili, ont été remis en liberté ces dernières semaines l'eurodéputé belge Marc Tarabella, lui aussi écarté du groupe Socialistes & Démocrates, et l'Italien Francesco Giorgi, ex assistant parlementaire de M. Panzeri et compagnon de Mme Kaili.M. Panzeri est toujours placé sous bracelet électronique.

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