Egypte: un journaliste d'Al-Jazeera libéré en plein réchauffement avec le Qatar

Infos. L'Egypte a libéré dimanche un journaliste d'Al-Jazeera "après près de quatre ans" de détention provisoire, a annoncé la chaîne de télévision qatarie, au moment où les deux pays réchauffent leurs relations.

Egypte: un journaliste d'Al-Jazeera libéré en plein réchauffement avec le Qatar

Après plus de trois ans de rupture, Le Caire, avec Bahreïn, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, ont renoué début 2021 avec le Qatar, accusé, malgré ses démentis, de soutenir les groupes extrémistes et d'utiliser ses médias pour créer des dissensions régionales. "Les autorités égyptiennes ont libéré notre collègue Hicham Abdelaziz, journaliste d'Al-Jazeera Mubasher, après près de quatre ans de détention", a annoncé sur Twitter la chaîne de télévision, dans la nuit de dimanche à lundi. La famille du journaliste a confirmé son retour "à la maison", a-t-elle précisé. De nationalité égyptienne, Hicham Abdelaziz avait été arrêté en juin 2019 lors d'une visite à sa famille en Egypte, la Sûreté d'Etat égyptienne l'accusant d'"appartenance à un groupe terroriste" et de "diffusion de fausses informations", selon l'Association pour la liberté de pensée et d'expression (AFTE) en Egypte. Ces accusations sont régulièrement utilisées par les régimes de la région pour emprisonner les journalistes critiques et les militants des droits humains. En septembre 2022, Le Caire avait libéré Ahmed Al-Najdi, journaliste d'Al-Jazeera. Le pays détient toujours deux autres reporters du groupe qatari, Bahaa El-Din Ibrahim et Rabie El-Sheikh, tous deux accusés des mêmes délits. Plongée dans une profonde crise économique, l'Egypte s'est considérablement rapprochée du Qatar, richissime émirat gazier du Golfe qu'elle vouait jadis aux gémonies. En septembre 2021, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s'est rendu à Doha pour assister, aux côtés de l'émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani, à la signature de plusieurs protocoles d'accord d'investissement et de développement. L'Egypte est régulièrement montrée du doigt pour son bilan des droits humains, avec plus de 60.000 détenus d'opinion, souvent accusés de "diffusion de fausses informations", selon des ONG internationales. L'ONG Reporters sans frontières (RSF) classe le pays à la 168e sur 180 sur la liste de la liberté de la presse, estimant que le pluralisme y est "quasiment nul" et que "les médias indépendants sont censurés".

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