Une délégation comptant plusieurs chefs d'Etat africains dont Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Macky Sall (Sénégal), Hakainde Hichilema (Zambie) et Azali Assoumani (Comores et président de l'Union africaine), ainsi que des représentants congolais, ougandais et égyptien, s'est rendue en fin de semaine dernière à Kiev et Saint-Pétersbourg. Ils se sont entretenus avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le chef d'Etat russe Vladimir Poutine, soumettant un plan en dix points pour mettre un terme à "la guerre". Ces propositions incluent notamment une "désescalade des deux côtés", la levée des entraves à l'exportation des céréales via la mer Noire et la "libération des prisonniers de guerre". Le président ukrainien a rejeté l'offre de médiation, au motif que "permettre une négociation avec la Russie maintenant, quand l'occupant est sur notre terre, signifie geler la guerre". Le Kremlin a pour sa part jugé le plan présenté par la délégation africaine "très difficile à mettre en oeuvre". "Tout effort de paix est positif s'il vise à restaurer les principes de la Charte des Nations unies (...) avec cet objectif de paix juste et durable", a toutefois déclaré Mme Colonna lors d'une conférence de presse à Pretoria, éludant les questions des journalistes sur la proximité de l'Afrique du Sud et de la Russie. Pretoria refuse de condamner Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine, affirmant adopter une position neutre et vouloir favoriser le dialogue, ce qui irrite nombre de partenaires sur la scène internationale. La cheffe de la diplomatie sud-africaine Naledi Pandor a démenti, lors de cette conférence de presse conjointe, des rumeurs affirmant que le plan de paix africain inclut la proposition d'annuler les poursuites contre M. Poutine: "Il n'en est pas question", a-t-elle affirmé. Vladimir Poutine est visé par un mandat d'arrêt international pour le crime de guerre de "déportation" d'enfants ukrainiens dans le cadre de l'offensive de Moscou contre l'Ukraine. Ce mandat d'arrêt gêne Pretoria, qui est censée arrêter le président russe s'il mettait un pied sur son sol, comme c'est prévu lors du sommet des Brics qu'elle accueille en août. L'Afrique est durement touchée par l'augmentation des prix des denrées alimentaires et les conséquences de l'offensive russe sur le commerce mondial. Mme Colonna a par ailleurs signé lors de sa visite un accord de "coopération bilatérale en matière de corruption" avec l'Afrique du Sud. Il vise à former à la lutte contre la cybercriminalité des unités spéciales anticorruption des pays d'Afrique australe, au sein d'une école régionale, qui doit voir le jour d'ici début 2024. La France a déjà formé 22 experts sud-africains dans le cadre de ce projet.
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