Sanctions de Washington pour violences sexuelles liées à des conflits, une première

Infos. Les Etats-Unis ont imposé mardi, pour la première fois, des sanctions pour des violences sexuelles perpétrées lors de conflits, à l'encontre de deux responsables du Soudan du Sud, ainsi que de deux dirigeants du groupe Etat islamique (EI).

Sanctions de Washington pour violences sexuelles liées à des conflits, une première

Joe Biden a annoncé dans un communiqué "des sanctions historiques visant les acteurs qui commettent ces violations" des droits humains, après la publication, rappelant avoir publié une circulaire en novembre dernier pour "renforcer l'utilisation par notre gouvernement d'outils financiers, diplomatiques et juridiques pour lutter contre les violences sexuelles liées aux conflits". "Les sanctions prononcées aujourd'hui s'appuient sur cette circulaire et désignent deux cibles politiques et militaires du Soudan du Sud qui ont supervisé le viol et le meurtre de civils pendant la guerre civile, et deux terroristes de l'EI responsables du viol brutal et de la torture de femmes et de filles yézidies", a précisé le président américain. Cette action s'inscrit dans le cadre de la Journée internationale pour l'élimination des violences sexuelles dans les conflits, organisée chaque 19 juin depuis 2015 par les Nations unies. Dans le détail, le Trésor a imposé des sanctions économiques à l'encontre de deux responsables du Soudan du Sud qui "ont abusé de leurs positions d'autorité politique et militaire pour commettre des actes de violence sexuelle contre des citoyens du Soudan du Sud", précise le ministère dans un communiqué. Les deux personnes visées par ces sanctions sont James Nando, un responsable militaire du Soudan du Sud, et Alfred Futuyo, un responsable politique de ce pays. - "Enlèvement et asservissement" - "Les Etats-Unis rejettent toutes les formes de violence sexuelle -- dont les femmes et les enfants sont les premières victimes -- dans les conflits armés", a déclaré le secrétaire adjoint au Trésor, Wally Adeyemo, cité dans le communiqué. Plus jeune pays de la planète, le Soudan du Sud est en proie à l'instabilité chronique et aux violences à caractère politico-ethnique depuis son indépendance du Soudan en 2011. Le pays a sombré dans une guerre civile qui a fait près de 400.000 morts et des millions de déplacés entre 2013 et 2018. Un accord de paix a certes été signé en 2018, mais les tensions demeurent et les violentes armées locales continuent d'ensanglanter ce pays, où la majorité des gens vivent sous le seuil de pauvreté. Les deux responsables sud-soudanais sont également visés par des sanctions du département d'Etat, ainsi que deux dirigeants de l'EI, Arkan Ahmad 'Abbas al-Matuti, surnommé Abu Sarhan, et Nawaf Ahmad Alwan al-Rashidi, surnommé Abu Faris. Ces derniers sont accusés de "violences sexuelles contre des Yézidis et sont responsables de l'enlèvement et de l'asservissement de femmes et de filles yézidies. Plus de 2.700 femmes et enfants, principalement des Yézidis, sont toujours portés disparus", détaille le département d'Etat dans son communiqué. Les Yézidis, une minorité religieuse kurdophone présente surtout dans le nord de l'Irak et de la Syrie, avaient fui en masse l'Irak après avoir été persécutés par l'EI lorsque les jihadistes ont envahi en 2014 de larges pans du nord de ce pays.

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