L'opposition et des associations de journalistes ont appelé à boycotter le ministre, Moses Koria, estimant qu'après ces déclarations qu'il n'était pas digne de travailler pour l'Etat. Lors d'un évènement public dimanche, M. Koria s'était attaqué au Nation Media Group (NMG), l'un des plus grands groupes de médias d'Afrique de l'est, propriété de l'Aga Khan. Il a notamment menacé de licencier tout responsable gouvernemental qui ferait affaires avec NMG, en se demandant si ce dernier était un groupe de médias "ou un parti d'opposition". Dans un tweet publié en swahili, il a également évoqué les "prostitués de l'Aga Khan", en référence à des journalistes du groupe, affirmant qu'ils ont "admis avoir été obligés par leurs supérieurs et la direction d'écrire des articles anti-gouvernementaux dans le cadre d'un plan financé par un ancien président". NMG a réagi en soulignant que la diatribe du ministre était sortie après la diffusion dimanche sur une de ses chaînes, NTV, d'un reportage d'investigation sur un possible scandale lié à des importations au sein du ministère de M. Koria. "L'attaque verbale gratuite" de M. Koria "n'est pas seulement indigne d'un serviteur de l'Etat de son niveau, c'est aussi une attaque contre la liberté de la presse, pierre angulaire de la démocratie", a réagi mardi dans un éditorial le Daily Nation, l'un des principaux quotidiens du pays, propriété de NMG. Un sénateur de l'opposition, Edwin Sifuna, a déposé cette semaine une motion de censure contre M. Koria, en soulignant que des attaques contre un média "mènent souvent à des attaques contre la liberté de la presse en général". Mercredi, des membres du parti du chef de l'opposition Raila Odinga ont quitté une séance du Sénat pour protester contre l'arrivée sur place de M. Koria, et contre l'interdiction qui leur a été faite de lui poser des questions. "Je ne m'excuserai pas", a réagi mercredi devant la presse M. Koria, sous le feu des projecteurs cette semaine après la signature lundi au nom de son pays d'un important accord commercial avec l'Union européenne. L'Union des journalistes kényans (KUJ) a estimé que le ministre était devenu "un symbole de honte nationale", et l'Association des propriétaires de médias du pays que ses propos le disqualifiaient "de toute fonction publique". Le président William Ruto, qui a remporté de peu la présidentielle de l'an dernier face à M. Odinga, a par le passé accusé les médias de couvertures biaisées contre lui.
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