Le Congrès de tout le peuple (APC) de Samura Kamara avait appelé à des manifestations "pacifiques" dans tout le pays contre ce qu'il dénonce comme des anomalies dans le processus électoral. Une centaine de sympathisants étaient rassemblés devant le siège de l'APC quand les forces de sécurité ont tiré des lacrymogènes dans leur direction. Des partisans de l'APC ont riposté par des jets de pierres. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent une personne atteinte par des balles réelles sans que les circonstances des tirs soient clairement établies. Braima Jah, directeur des opérations de la police, a assuré lors d'une conférence de presse que les forces de sécurité n'avaient pas tiré, mais qu'au contraire cinq coups de feu étaient venus de la direction du siège de l'APC. Il a rapporté 66 arrestations. L'APC assure que ses supporteurs ont été attaqués ces derniers jours dans des secteurs ruraux. L'Office de la sécurité nationale, une agence gouvernementale, a confirmé mercredi dans un communiqué que le bureau de l'APC dans la ville de Bo, un fief du parti au pouvoir, avait été incendié cette semaine. Il s'est dit "inquiet devant les informations faisant état de violences dans certaines parties du pays au cours des derniers jours". Les ambassadeurs de l'Union européenne, des Etats-Unis, de l'Irlande et d'Allemagne ont exprimé dans un communiqué conjoint leur inquiétude devant les "informations faisant état de violences et d'agressions liées aux élections". La Sierra Leone connaît traditionnellement des violences de faible intensité en période électorale. Les Sierra-Léonais élisent leur président samedi, le sortant Julius Maada Bio briguant un second mandat dans une période de crise économique. Cette présidentielle est la revanche de 2018 entre l'ancien militaire à la retraite de 59 ans et son concurrent technocrate Samura Kamara, 72 ans, chef du Congrès de tout le peuple (APC). M. Bio, candidat du Parti du peuple de la Sierra Leone (SLPP), l'avait emporté au second tour avec 51,8% des voix. L'inflation et l'exaspération à l'encontre du gouvernement ont provoqué en août 2022 des émeutes qui ont causé la mort de 27 civils et six policiers.
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