A sa sortie du tribunal, M. Heni, 59 ans, a déclaré devant les médias avoir "rencontré ce matin le procureur général adjoint qui a décidé de me laisser en liberté". Mais "les investigations se poursuivent", a-t-il dit. Il avait été interpellé mardi soir, quelques heures après avoir commenté sur un ton moqueur un article du code pénal relatif au crime d'outrage au chef de l'Etat, en l'occurrence le président Kais Saied, dans une émission matinale de la radio privée IFM. L'article en question prévoit une peine pouvant aller jusqu'à trois ans d'emprisonnement pour quiconque "se rend coupable d'offense contre le chef de l'Etat". A ce propos, le journaliste a souligné qu'il ne s'agissait que d'"une discussion autour de l'article 67" sur l'outrage au président. "Je n'ai porté atteinte à personne", a-t-il dit. Rappelant avoir été emprisonné sous la dictature de Zine El Abidine Ben Ali et avoir eu des ennuis judiciaires aussi avec le mouvement islamo-conservateur Ennahdha en 2013, quand celui-ci dominait le Parlement et les coalitions gouvernementales, il a ajouté: "s'ils pensent pouvoir me faire taire, ils se trompent". Le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) avait appelé ses membres à se rassembler devant le tribunal jeudi pour exiger la libération de M. El Heni, qualifiant son arrestation de "violation flagrante de la loi". En mai, des journalistes tunisiens avaient manifesté pour dénoncer la politique "répressive" du pouvoir qui instrumentalise, selon eux, la justice pour intimider et soumettre les médias. Selon le Snjt, une vingtaine de journalistes sont poursuivis par la justice pour leur travail. Des ONG locales et internationales dénoncent un recul des libertés en Tunisie depuis que le président Saied s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021.
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