Cette décision de la justice britannique intervient suite à un précédent rejet en appel, en janvier, de ce recours lancé par l'ONG qui juge le financement incompatible avec les engagements de Londres en matière de climat. Friends of the Earth a fait part jeudi de sa "déception" alors "qu'il a été estimé que les émissions totales du nouveau gisement de gaz pourraient totaliser quelque 4,5 milliards de tonnes de gaz à effet de serre", soit "plus que les émissions annuelles combinées des 27 pays de l'UE". De vastes gisements de gaz naturel ont été découverts au Mozambique dans le nord de la province de Cabo Delgado en 2010. Ce pays d'Afrique australe a officiellement commencé à exporter du gaz naturel liquéfié (GNL) en novembre, et ces gisements pourraient faire du Mozambique l'un des dix plus grands exportateurs du monde. Des projets sont portés par Total, Eni et ExxonMobil. Mais la province pauvre du Cabo Delgado, à majorité musulmane, est en proie aux attaques de groupes jihadistes qui ont fait des milliers de morts et entraîné le déplacement de centaines de milliers de personnes. "Le projet gazier ne fera pas qu'exacerber la crise climatique. Le développement de l'industrie gazière du Mozambique est considéré comme un facteur clé de l'instabilité" dans la région, selon Friends of the Earth, qui "exhorte le gouvernement britannique à revoir son financement du projet". Une attaque d'ampleur en 2021 dans la ville côtière de Palma avait contraint TotalEnergies à suspendre ce projet gazier de 18 milliards d'euros. L'écrivain et ancien responsable d'ONG Jean-Christophe Rufin a rendu à TotalEnergies un rapport relevant une amélioration de la situation humanitaire et sécuritaire au Mozambique, indiquait fin mai le groupe pétrolier, qui ne fixe cependant pas encore de date pour la reprise de son gigantesque projet. Le financement britannique s'inscrit dans le cadre "d'un ensemble plus vaste d'une valeur de l'ordre de 14,4 milliards de dollars" d'investissements apportés par d'autres pays dans la région, avait souligné en janvier le jugement de la Cour d'appel, citant les Etats-Unis, le Japon, l'Afrique du Sud, l'Italie, les Pays-Bas et la Thaïlande. L'organisme public UK Export Finance (UKEF) a salué la décision de la Cour suprême, soulignant que les trois magistrats ont conclu unanimement que UKEF avait "agi de manière légale en décidant de soutenir le projet de gaz naturel liquéfié au Mozambique", a fait valoir un porte-parole. Il souligne l'engagement du Royaume-Uni à aider des pays à se défaire de leur dépendance aux énergies fossiles et à "accélérer vers le net zéro". "UK Export Finance est dans la droite ligne de cet engagement, promettant de soutenir davantage d'exportations vertes et de décarboner son portefeuille d'ici à 2050", a-t-il ajouté. ode-spe/eb [object Object] [object Object] [object Object]
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