Le Tchad appelle à l'aide internationale face à l'afflux de réfugiés soudanais

Infos. Le Tchad, où de nouveaux réfugiés fuyant la guerre au Soudan affluent par dizaines de milliers, a réclamé samedi une "aide massive" de la communauté internationale, qu'il accuse de le "laisser presque seul" face à une crise humanitaire "sans précédent".

Le Tchad appelle à l'aide internationale face à l'afflux de réfugiés soudanais

"La mobilisation de la communauté internationale (...) n'est pas à la hauteur de la mobilisation observée sous d'autres cieux, laissant le Tchad presque seul face à l'accueil des réfugiés en épuisant au maximum ses ressources propres", a asséné samedi devant les diplomates et représentants des organisations internationales le Premier ministre Saleh Kebzabo. Début juin déjà, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) avait sonné l'alarme en annonçant que plus de 100.000 Soudanais, essentiellement des femmes et des enfants venus du Darfour, avaient traversé la frontière dans l'est du Tchad en un mois et demi de conflit. Venant s'ajouter à plus de 680.000 réfugiés déjà présents dans ce pays semi-désertique d'Afrique centrale, dont 60% de Soudanais. Et l'agence onusienne déplorait alors que les besoins de financement pour leur venir en aide n'était couverts qu'à 16% par la communauté internationale. "Le Tchad sollicite l'appui et l'assistance technique et financière massive des pays et organisations" et "une conférence internationale (...) sur la mobilisation des fonds" pour l'aider à faire face à une "crise migratoire sans précédent", a déclaré M. Kebzabo dans un discours dont le texte a été transmis par ses services à l'AFP. Venant s'ajouter à des dizaines de milliers de réfugiés du Cameroun dans l'ouest, de Centrafrique dans le sud, et plus de 409.000 Soudanais déjà présents dans l'est depuis le conflit meurtrier des années 2000 et 2010 au Darfour, de nouveaux réfugiés affluent depuis le début, le 15 avril, de la guerre civile entre les deux généraux qui se partagent le pouvoir à Khartoum. Tchad et Soudan se partagent une frontière extrêmement poreuse de plus de 1.300 km en plein désert. Les réfugiés "ont bénéficié de la solidarité des populations hôtes qui les ont accueillis et ont partagé leurs maigres ressources" mais "le Tchad s'expose de plus en plus à des crises internes liées à la rareté de ses ressources" dans un pays à l'"économie déjà fragile", s'alarme le Premier ministre. "Sans votre sollicitude, votre solidarité et votre élan de coeur, le Tchad ne pourra pas supporter seul le poids de cette crise", a-t-il conclu devant les représentants de la communauté internationale.

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