Ces "marches pour la justice", lancées à l'appel de plusieurs associations de défense des droits de l'Homme, visaient selon les organisateurs à dénoncer l'absence d'"enquêtes réelles et indépendantes pour faire la vérité" sur ce drame, resté à ce stade "impuni". A Melilla, la manifestation a réuni entre 200 et 200 personnes, rassemblées derrière des banderoles mettant en cause les autorités et défendant le "droit de migrer" et le "droit de vivre", a constaté l'AFP. Plusieurs autres rassemblements ont eu lieu ailleurs en Espagne. Le 24 juin, près de 2.000 clandestins originaires principalement du Soudan -- un pays très pauvre miné par les conflits -- avaient tenté de pénétrer à Melilla en prenant d'assaut la haute clôture séparant cette ville espagnole de la ville marocaine de Nador. Selon Rabat, 23 migrants ont trouvé la mort ce jour-là, soit le bilan le plus lourd jamais enregistré pour une tentative d'intrusion dans cette enclave ou dans celle voisine de Ceuta, les deux seules frontières de l'UE sur le continent africain. Mais Amnesty et des experts indépendants nommés par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU évoquent un bilan d'au moins 37 morts, alors que 76 migrants sont depuis portés disparus, selon des groupes de défense des droits humains. "Il y a clairement une stratégie" des autorités espagnoles et marocaines pour "occulter ce qui s'est passé", a assuré à l'AFP Esteban Beltran, directeur de la branche espagnole d'Amnesty international, évoquant "un désastre pour les droits humains". Pointés du doigt après cette tragédie, Rabat et Madrid ont nié tout usage excessif de la force et accusé les migrants d'avoir été "violents" envers leurs policiers. Selon Rabat, les migrants sont morts en tombant de la clôture métallique ou bien étouffés dans des "bousculades". En Espagne, le parquet espagnol a donné raison à ces versions, en classant sans suite l'enquête ouverte après le drame. "On ne peut pas conclure que l'action des agents" espagnols "ait augmenté le risque pesant sur la vie et l'intégrité physique des migrants", a-t-il estimé. Au Maroc, le parquet de Nador a également ouvert une enquête, qui n'a pas permis de déterminer la moindre responsabilité. En revanche, 87 survivants du drame ont été condamnés à des peines allant jusqu'à quatre ans de prison, selon l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH).
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.