Cette inculpation "a été accompagnée de réquisitions de placement sous contrôle judiciaire avec une interdiction de détention d'arme et une interdiction d'exercice professionnel", a annoncé mercredi soir la procureure de la République d'Angoulême Stéphanie Aouine, dans le cadre de l'ouverture d'une information judiciaire pour "homicide volontaire." Le policier, un brigadier de 52 ans, avait été placé en garde à vue mercredi matin, a précisé Mme Aouine. Le 14 juin au petit matin, à Saint-Yrieix-sur-Charente, dans la banlieue d'Angoulême, Alhoussein Camara avait été touché mortellement par un tir de policier en tentant d'échapper à une interpellation lors d'un contrôle routier. D'après les premiers éléments de l'enquête, alors que deux véhicules de police tentaient de le bloquer pour contrôle, le jeune homme avait enclenché la marche arrière pour repartir ensuite en avant, heurtant les jambes d'un policier, qui avait alors tiré une balle. Les proches de M. Camara ont très vite dénoncé une "bavure". D'après l'enquête menée depuis par l'inspection générale de la police nationale (IGPN) et communiquée au parquet, "les analyses toxicologiques n'ont révélé aucune trace d'alcool ou de stupéfiants chez le conducteur du véhicule", qui a emprunté "vraisemblablement" le trajet "qui le menait à son travail", a ajouté la procureur d'Angoulême mercredi. La scène n'a pas été filmée par le policier mis en cause, "bien porteur d'une caméra piéton" mais "dont l'exploitation n'a pas été possible faute de charge suffisante (...) au moment des faits", a ajouté la procureure, qui avait également ouvert mi-juin une enquête pour "refus d'obtempérer" et "violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique". L'information judiciaire pour "homicide volontaire" doit permettre de mener "des investigations complémentaires, tenant notamment aux conditions de l'usage de l'arme et aux circonstances d'un possible état de légitime défense", a expliqué le parquet. Arrivé en France en 2018, le jeune Guinéen travaillait dans une base logistique de supermarchés, où il se rendait, selon ses proches. Il était inconnu de la justice, selon le parquet. Entre 800 et 1.000 personnes avaient participé à une marche après sa mort, réclamant justice, en présence de l'ambassadeur de Guinée en France, Sinkoun Sylla. Cette affaire fait echo à la mort mardi à Nanterre, près de Paris, de Nahel, un jeune automobiliste de 17 ans, tué par un policier alors qu'il tentait d'échapper à un contrôle routier. Le drame a entraîné une nuit de violences en région parisienne.
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