Le président sortant Julius Maada Bio, du Parti du peuple de la Sierra Leone (SLPP), a été réélu pour un deuxième mandat dès le premier tour avec 56,17% des voix, selon des résultats fournis mardi par la commission électorale qui sont contestés par l'opposition et des organisations locales. Les résultats des élections locales et législatives qui se sont déroulées le même jour, il y a une semaine, sont attendus ce week-end dans ce petit pays d'Afrique de l'Ouest parmi les moins développés au monde. Le parti du Congrès de tout le peuple (APC), dirigé par Samura Kamara, candidat arrivé deuxième de la présidentielle avec 41,16% des voix, "déclare sa non-participation à tout niveau de gouvernance, y compris le pouvoir législatif et les conseils locaux, car les résultats ont déjà été truqués pour donner au SLPP une injuste majorité à tous les niveaux", affirme-t-il. "L'APC rejette sans équivoque les résultats des élections (...) étant donné les irrégularités flagrantes et les violations du processus électoral", dit-il. Il exige également la démission des responsables de la commission électorale qu'il accuse de partialité, et réclame de nouvelles élections "équitables et transparentes" dans les six mois, supervisées par des "personnes crédibles". Enfin, il demande à ses partenaires internationaux d'imposer des interdictions de voyage à une douzaine de personnalités du pouvoir, dont le président. Il présente le régime actuel comme une "dictature" qui "usurpe le pouvoir". Dans un communiqué la veille, l'APC avait dénoncé une série d'irrégularités lors du processus électoral. Il estime que les résultats annoncés ne correspondent pas au nombre total de suffrages exprimés dans chaque bureau de vote et affirme que les résultats ont été proclamés avant même qu'ils soient certifiés localement par les agents de la commission électorale et des partis politiques. Il mettait aussi en garde la commission électorale contre des manoeuvres similaires pour les résultats de l'élection municipale de la capitale Freetown, dont la maire sortante est membre de l'opposition. Un organisme gouvernemental en charge de la sécurité sur le territoire, a de son côté estimé que les résultats alternatifs prononcés par des organisations de la société civile et le "manque de transparence" dénoncé par les pays occidentaux pouvaient provoquer "une tension injustifiée" alors que l'élection s'est déroulée dans un calme relatif.
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