Centre-est de la RDC: au moins six morts dans des violences communautaires

L'attaque a eu lieu lundi dans le village Babusoko, à 35 km de Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo. "On a enterré hier (mercredi) cinq personnes sur place au village Babusoko, la sixième victime, c'est un enfant (de 18 mois) décédé ici à Kisangani des suites de ses blessures au ventre", a déclaré à l'AFP Baudouin Kayombo, bourgmestre de Lubunga, commune urbano-rurale de Kisangani. Selon ce responsable administratif, citant un rapport de la police dépêchée sur le lieu du drame, la tuerie a été perpétrée par "un groupe de gens en provenance de la brousse". Héritier Isomela, président de l'Association Sauti ya Lubunga, une organisation de la société civile locale, a avancé un bilan de "7 morts (2 femmes et 5 hommes), 4 blessés graves et 4 autres personnes disparues". Selon lui, cette attaque est une suite du conflit qui oppose depuis plusieurs mois les communautés Mbole et Lengola. Norbert Lokula, ministre provincial de l'Intérieur et de la Sécurité, interrogé mercredi par l'AFP, avait alors connaissance de la mort du jeune enfant. Il a déploré des "actes de barbarie" enregistrés lors de cette incursion qu'il a attribuée à "une milice composée de ressortissants mbole". Le village Babusoko est habité majoritairement par des membres de la communauté Lengola. Depuis avril, un conflit foncier empoisonne les relations entre des membres des deux communautés à Kisangani et ses environs. Les problèmes semblent avoir commencé quand des terres ont été vendues à une entreprise par des membres de la communauté Lengola et que la tribu Mbole leur a contesté le droit de mener ce genre de transaction sans consultations préalables. Ces "violences intercommunautaires liées à l'accès à la terre et à la propriété ont entraîné la mort d'au moins 55 personnes et le déplacement d'environ 50.000 autres dans la région de Lubunga (territoire d'Ubundu) entre février et début mai 2023", indiquait début juin le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). Plus de 700 maisons ont en outre été incendiées, selon la même source. Ce conflit s'ajoute à un autre dans l'ouest du pays, parti lui aussi de litiges fonciers entre les tribus Teke et Yaka, qui a fait plusieurs centaines de morts depuis juin 2022. L'est de la RDC est quant à lui en proie à des violences armées depuis près de 30 ans.