Burkina : sept militants de la société civile condamnés à des peines de prison

Infos. Sept militants de la société civile au Burkina Faso, accusés d'avoir voulu préparer un "complot" en vue de "déstabiliser" le pays, ont été condamnés vendredi à des peines de six à quarante-huit mois de prison par le tribunal de grande instance de Ouagadougou.

Burkina : sept militants de la société civile condamnés à des peines de prison

Dix prévenus étaient jugés depuis début juin pour avoir diffusé des messages audios sur les réseaux sociaux appelant à incendier le palais du Mogho Naaba, chef traditionnel des Mossis, ethnie majoritaire au Burkina Faso. Le 2 mai, un premier audio a été diffusé dans lequel le Mogho Naaba était décrit comme un opposant au régime du capitaine Ibrahim Traoré, président au pouvoir depuis un coup d'Etat en septembre 2022, le deuxième en huit mois. Le lendemain, deux autres audios avaient annoncé une attaque imminente contre le palais du monarque, appelant à s'y opposer. Selon le procureur du tribunal de grande instance de Ouagadougou, Harouna Yoda, ces messages audios ont été envoyés par les mêmes personnes dans le but de provoquer "un affrontement entre partisans et adversaires du Mogho Naaba avec des conséquences lourdes". Sur les dix prévenus, sept ont été condamnés. La peine la plus lourde, quarante-huit mois de réclusion assortie d'une amende de 5 millions de francs CFA (7.600 euros), a été prononcée contre un leader de la société civile, Marcel Tankoano. Ce dernier est présenté comme le "cerveau incontesté" qui a "commandité l'enregistrement et la publication des fausses informations" concernant l'attaque. Deux autres accusés, Pascal Zaïda et Abdoul Karim Baguian dit Lota, ont été condamnés à trente mois ferme, trois autres ayant écopé de peines allant de douze à vingt-quatre mois de prison. Ces cinq accusés ont également été condamnés à payer des amendes allant de un à deux millions de francs CFA (1.500 à 3.000 euros). Ils ont été jugés, comme M. Tankoano, pour des faits de "provocation à l'attroupement non suivi d'effet", de "complicité pour non-dénonciation de délit" et de "mise en danger de la personne d'autrui". Belem Souleymane, le seul prévenu qui comparaissait libre, a été condamné à six mois de prison avec sursis. Deux journalistes, Lookman Sawadogo et Alain Traoré ainsi qu'un activiste, Conombo Boukaré, poursuivis pour "complicité par non dénonciation de délit", ont été relaxés au "bénéfice du doute". Selon le parquet, le procès avait fait apparaître un "complot de déstabilisation" et une "aversion pour les autorités de la transition", dont les prévenus souhaitaient "la chute".

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