La police kényane a tiré vendredi des gaz lacrymogènes contre le convoi du chef de l'opposition Raila Odinga à Nairobi, une des villes où se déroulaient des manifestations. La police a pris des mesures semblables pour disperser des rassemblements dans la ville de Kisumu, alors que des groupes de défense des droits condamnaient des "arrestations arbitraires". "Nous avons eu un autre décès (...), ce qui porte maintenant le nombre de morts à deux à la suite des manifestations d'hier", a déclaré George Rae, un responsable au sein de l'hôpital Jaramogi Oginga Odinga à Kisumu, un bastion de l'opposition sur le lac Victoria. Un autre responsable de cet établissement avait fait état la veille du décès d'un homme blessé par balle. Samedi, la police a tiré des gaz lacrymogènes sur des représentants de la société civile, dont l'ancien juge en chef Willy Mutunga, qui réclamaient la libération de dizaines de personnes arrêtées lors des manifestations, ont indiqué des militants. "Il n'est pas du tout justifié que la police nous lance des gaz lacrymogènes alors que nous sommes venus pacifiquement demander la libération d'activistes innocents détenus dans les cellules depuis hier", a déclaré l'avocat Lempaa Suyianka. "Nous voulons qu'ils soient libérés parce que certains d'entre eux ont même été blessés et qu'ils ont besoin de soins médicaux", a-t-il déclaré aux journalistes devant le poste de police central de Nairobi. Dans un communiqué, plusieurs organisations de défense des droits humains, dont la Commission kényane des droits humains, ont dénoncé les "blessures et arrestations arbitraires contre des manifestants pacifiques", évoquant des manifestants "traînés au sol" à Nairobi. Amnesty International a évoqué "une force excessive" mise en oeuvre par la police. Le porte-parole d'Odinga, Dennis Onyango, a déclaré samedi à l'AFP que son alliance Azimio prévoyait d'organiser "au moins une (manifestation) chaque semaine", la prochaine étant prévue mercredi. Entre mars et mai, la coalition d'opposition avait organisé des manifestations antigouvernementales qui ont fait, selon les autorités, trois morts. La semaine dernière, le président a promulgué une loi de finances qui instaure une série de nouvelles taxes, malgré les critiques de l'opposition et de la population de ce pays touché par une forte inflation. Le texte prévoit notamment une hausse de la TVA sur les carburants de 8 à 16%, ainsi qu'un impopulaire prélèvement sur les salaires afin de financer un programme de logement à bas prix. Initialement prévu à 3%, il a été réduit à 1,5%.
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