France: des humanitaires dénoncent des tirs de gardes-côtes libyens lors d'un sauvetage

Infos. L'ONG SOS Méditerranée et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) ont dénoncé lundi des tirs de gardes-côtes libyens lors d'une opération de sauvetage.

France: des humanitaires dénoncent des tirs de gardes-côtes libyens lors d'un sauvetage

L'incident a eu lieu vendredi, lors d'une opération de "l'équipe du navire humanitaire Ocean Viking, affrété par SOS Méditerranée en partenariat avec l'IFRC, pour répondre à un appel de relais Mayday concernant une petite embarcation en détresse dans les eaux internationales au large des côtes libyennes", ont indiqué les deux organismes dans un communiqué conjoint. "Peu après l'évacuation des 11 rescapés sur les canots pneumatiques de sauvetage de l'Ocean Viking, un patrouilleur des gardes-côtes libyens s'est approché à grande vitesse et a commencé à tirer plusieurs coups de feu dans l'immédiate proximité des canots. Les coups de feu ont été tirés à moins de 100 mètres de l'équipe de sauvetage et des rescapés --dont une femme et cinq enfants non accompagnés-- qui tentaient de regagner l'Ocean Viking", selon ce texte. Aucun membre d'équipage ou migrant n'a été touché, mais "tous sont en état de choc et certains ont été blessés par les manoeuvres dangereuses des garde-côtes libyens", qui ont provoqué des embardées des canots, ont cependant expliqué les deux organismes. Dimanche, dans un précédent communiqué, SOS Méditerranée avait précisé que l'équipage du patrouilleur libyen avait "tiré plusieurs fois en l'air". "C'est la troisième fois depuis le début de l'année que l'équipe de SOS Méditerranée (ONG basée à Marseille, dans le sud de la France) est menacée, intimidée et attaquée par les gardes-côtes libyens", dénoncent les organisations. Plus tôt vendredi, l'Ocean Viking avait secouru sans incident un premier groupe de 46 personnes dans la zone. Pour débarquer ces 57 migrants rescapés, l'Ocean Viking s'est vu désigner par les autorités italiennes le port de Civitavecchia, à trois jours de navigation. La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse du monde, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). L'agence onusienne estime que depuis début 2023, 1.728 migrants y ont disparu contre 1.417 sur toute l'année 2022. En juin, un naufrage présenté comme l'un des plus graves impliquant des migrants en Méditerranée, a fait au moins 82 morts, mais en Méditerranée orientale. L'OIM et le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (UNHCR) estiment qu'entre 400 et 750 passagers se trouvaient sur le chalutier, dont des femmes et des enfants.

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