Sur le tarmac de l'aéroport international Robert Mugabe, à Harare, le président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa s'est adressé à son homologue iranien en l'appelant "mon frère". "Quand vous le voyez, vous me voyez. Quand vous me voyez, vous le voyez", a déclaré M. Mnangagwa à la foule rassemblée autour des deux chefs d'État. Des centaines de personnes, dont beaucoup de musulmans, y compris des femmes portant le foulard et des écoliers brandissant des banderoles de bienvenue, s'étaient rassemblées à l'aéroport. Cette visite intervient alors que la République islamique tente d'atténuer son isolement international, une situation qu'elle partage en partie avec le Zimbabwe. "Lorsque nous sommes entrés en guerre, l'Iran était notre ami", a déclaré M. Mnangagwa, en faisant référence à la lutte pour l'indépendance de l'ancienne colonie britannique, finalement obtenue en 1980. "Je suis heureux que vous soyez venus manifester votre solidarité", a ajouté M. Mnangagwa, qui brigue une réélection en août. M. Raïssi s'était auparavant rendu cette semaine au Kenya et en Ouganda, s'entretenant notamment avec ses homologues William Ruto et Yoweri Museveni. L'Afrique fait l'objet d'offensives diplomatiques de nombreuses puissances à travers la planète, qui cherchent aussi à approfondir leurs relations économiques et commerciales avec le continent. La Russie et l'Occident notamment essaient de s'attirer des soutiens après l'invasion de l'Ukraine par Moscou, qui a eu un impact économique dévastateur sur le continent, faisant grimper en flèche les prix des denrées alimentaires. Selon le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères Nasser Kanani, Téhéran et les trois pays africains visités par M. Raïssi partagent "des vues politiques communes" et la tournée du président iranien marque "un nouveau tournant" qui pourrait renforcer les liens économiques et commerciaux avec les nations africaines. Le ministère zimbabwéen des Affaires étrangères a affirmé que plusieurs accords devaient être signés au cours de cette visite d'une journée de M. Raïssi, accompagné dans sa tournée par plusieurs entrepreneurs. L'Iran a intensifié son activité diplomatique ces derniers mois afin de réduire son isolement et de compenser l'impact des sanctions réimposées après le retrait des États-Unis, en 2018, d'un accord nucléaire négocié à grand-peine. Le Zimbabwe est également largement isolé sur la scène internationale, cible de sanctions américaines et européennes en raison de la corruption et des violations des droits de l'homme.
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