Manifestations anti-LGBTQ au Malawi

Infos. Environ 5.000 personnes ont participé jeudi à une manifestation anti-LGBTQ à Lilongwe, la capitale du Malawi, un pays conservateur d'Afrique australe où les relations homosexuelles sont illégales.

Manifestations anti-LGBTQ au Malawi

Le rassemblement s'est déroulé dans le contexte d'une action en justice intentée par un ressortissant néerlandais et une transgenre du Malawi qui contestent la constitutionnalité des lois du pays sur l'homosexualité. Organisées par l'Eglise catholique locale et soutenues par d'autres groupes religieux, des manifestations ont également eu lieu simultanément dans d'autres grandes villes du Malawi, notamment à Blantyre, Mzuzu et Zomba. Les manifestants à Lilongwe étaient dirigés par l'archevêque Desmond Tambala. Ils ont défilé dans la ville en portant des pancartes avant de remettre une pétition à des députés devant le parlement. "L'homosexualité va à l'encontre de tout ce à quoi nous croyons en tant que peuple", a déclaré Sheikh Dinala Chabulika, de l'Association musulmane du Malawi en lisant les termes de la pétition. Le révérend William Tembo du Conseil des Eglises du Malawi a déclaré que les relations homosexuelles étaient "étranges" : "nous ne sommes pas prêts à accepter ces phénomènes inconnus au Malawi", a-t-il lancé. "Nous sommes une nation axée sur la famille, une nation qui redoute Dieu et c'est pourquoi l'église s'oppose aux relations entre personnes de même sexe", a-t-il ajouté. Les manifestants ont appelé le président Lazarus Chakwera, un ancien prédicateur évangélique, à résister aux pressions pour légaliser le mariage homosexuel. Le porte-parole du gouvernement, Moses Kunkuyu, a déclaré aux manifestants que l'administration tiendrait compte des préoccupations soulevées par les chefs religieux. Les manifestations ont coïncidé avec l'affaire devant la Cour constitutionnelle intentée par Jan Willem Akstar, un employé d'une ONG néerlandaise, et Jana Gonani, une transgenre. Le couple cherche à obtenir l'annulation des interdictions du mariage homosexuel et des relations homesexuelles, arguant notamment qu'il s'agit de violations du droit à la vie privée et à la dignité. Les relations homosexuelles constituent au Malawi une infraction pénale passible de 14 ans de prison. Akstar et Gonani ont été accusés séparément en vertu de la législation de l'époque coloniale interdisant la sodomie. Mme Gonani a été condamnée à huit ans de prison en 2021 et M. Akstar, 51 ans, est actuellement jugé pour des accusations de violences sexuelles. Leurs affaires ont été fusionnées devant la cour constitutionnelle, qui doit commencer ses audiences la semaine prochaine. Le ministère de la Justice du Malawi a décrété un moratoire sur les arrestations et les poursuites pour actes homosexuels consensuels en 2012, mais l'ordonnance a été suspendue par la Haute Cour en 2016 dans l'attente d'un contrôle judiciaire.

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