Selon l'entourage de Moïse Katumbi, M. Okende s'était rendu mercredi à la Cour constitutionnelle et ses proches n'avaient plus de nouvelles de lui. Il a été retrouvé mort jeudi matin dans sa voiture sur une grande avenue de Kinshasa. Un "premier suspect" a été arrêté a annoncé Firmin Mvonde, le procureur général près la Cour de cassation, au cours d'une conférence de presse jeudi soir dans la capitale. Il est "en train d'être interrogé", a-t-il poursuivi, en précisant que les témoignages recueillis pour l'instant ne permettent pas de dire "qui serait le criminel et d'où il est venu". Cette affaire survient alors que le climat politique est très tendu à l'approche des élections prévues en fin d'année. "C'est un assassinat politique (...), un guet-apens (...), nous allons faire une enquête indépendante pour savoir la vérité, on ne fait plus confiance à nos institutions", a réagi sur RFI M. Katumbi. "On veut nous réduire au silence", a poursuivi le candidat à la présidentielle, dont un proche conseiller a par ailleurs été arrêté fin mai à Kinshasa et est détenu depuis. Dans un message transmis par la présidence et diffusé sur les réseaux sociaux, le chef de l'Etat, Félix Tshisekedi, dit avoir appris "avec consternation" la mort de M. Okende "dans des conditions tragiques". Il "enjoint à la justice de faire toute la lumière sur ce dossier afin de sanctionner les coupables de cet acte ignoble", ajoute-t-il. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a également indiqué sur Twitter que le gouvernement avait "appris avec effroi l'assassinat" de Chérubin Okende. "Tout en condamnant cet acte odieux, il a instruit tous les services de sécurité de faire diligence pour une enquête minutieuse". De son côté l'Union européenne a "condamné fermement l'assassinat" de M. Okende, selon un communiqué d'une porte-parole du chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell. L'UE "demande aux autorités de faire rapidement la lumière sur les circonstances de cet assassinat et d'en traduire les responsables en justice". "Tout doit être fait pour que les élections puissent se développer dans une ambiance qui permette qu'elles soient compétitives, pacifiques, inclusives et transparentes", ajoute le communiqué publié à Bruxelles. M. Okende, 61 ans, avait démissionné en décembre de son poste de ministre des Transports en même temps que deux autres ministres pro-Katumbi. Moïse Katumbi, riche homme d'affaires, ancien gouverneur de la région minière du Grand Katanga, venait alors d'annoncer sa candidature à la présidentielle de décembre prochain et le retrait de son parti, "Ensemble pour la République", de la coalition au pouvoir. Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, sera candidat à sa réélection. A ce jour, plus d'une dizaine d'opposants ont annoncé leur intention de se présenter face à lui. Les principaux, dont Moïse Katumbi, considèrent que les instances électorales sont à la solde du pouvoir et préparent des élections biaisées risquant de mener à la fraude et au chaos. at-mad/fjb [object Object]
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