L'ONU dit son inquiétude après des manifestations meurtrières au Kenya

Infos. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme s'est dit vendredi inquiet de la violence meurtrière ayant émaillé des manifestations anti-gouvernement au Kenya, et des allégations de sévère répression policière du mouvement de protestation.

L'ONU dit son inquiétude après des manifestations meurtrières au Kenya

"Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme est très inquiet de la violence généralisée et des allégations concernant un usage de la force inutile et disproportionné par la police lors des manifestations au Kenya", a réagi un porte-parole, Jeremy Laurence, dans un communiqué. Selon la Commission nationale kényane des droits de l'Homme (KNCHR), une organisation indépendante, neuf personnes ont été tuées au cours de manifestations mercredi à l'appel de l'opposition contre le coût de la vie et de nouvelles taxes. Le ministre kényan de l'Intérieur, Kithure Kindiki, a précisé jeudi que plus de 300 personnes ont été arrêtées lors de cette journée. Jeremy Laurence a de son côté cité des informations selon lesquelles "23 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées" lors des manifestations au cours de la semaine passée. "Nous appelons à des enquêtes rapides, rigoureuses, indépendantes et transparentes concernant les morts et les blessés. Les responsables doivent rendre des comptes. Des mesures efficaces doivent être prises pour empêcher de nouveaux morts et blessés", a-t-il dit. Alors que l'opposition a appelé à de nouvelles manifestations mercredi, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme "demande aux autorités de garantir le droit à se rassembler pacifiquement, conformément à la Constitution kényane et au droit international en matière des droits humains". Tout usage de la force doit être légal, nécessaire et proportionné, a-t-il ajouté. "Les armes à feu ne devraient jamais être utilisées pour disperser des manifestants", a-t-il dit. "Nous appelons au calme et encourageons un dialogue ouvert pour répondre aux griefs sociaux, économiques et politiques, afin d'identifier des solutions durables dans l'intérêt de tous les Kényans", a poursuivi M. Laurence. L'agence onusienne Unicef a de son côté dit sa profonde inquiétude concernant la sécurité des enfants à Nairobi et ailleurs dans le pays pendant les manifestations. "Les informations faisant état de la présence dans la foule d'enfants exposés à des gaz lacrymogènes et autres dangers sont alarmantes", a-t-elle souligné. Début juillet, le président William Ruto a promulgué une loi de finances qui instaure une série de nouvelles taxes, malgré les critiques de l'opposition et de la population de ce pays touché par une forte inflation. A l'origine de la mobilisation anti-gouvernementale, l'alliance Azimio du chef de l'opposition Raila Odinga a promis de poursuivre l'action de rue jusqu'à l'obtention de résultats sur sa bataille sur le coût de la vie.

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