Guerre au Soudan: frappes aériennes à Khartoum et combats au Darfour

Infos. Des frappes aériennes ont visé Khartoum dimanche et des combats font rage dans la région du Darfour (ouest), au moment où la guerre entre l'armée et les paramilitaires au Soudan entame son quatrième mois, sans aucun signe d'apaisement.

Guerre au Soudan: frappes aériennes à Khartoum et combats au Darfour

Dans la capitale, des avions de combat de l'armée ont "ciblé des bases" appartenant aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), qui ont "répliqué avec des armes anti-aériennes", ont indiqué à l'AFP des témoins. Des habitants ont signalé que des drones des FSR avaient visé le plus grand hôpital de Khartoum, au lendemain d'une attaque similaire contre le même établissement ayant fait cinq morts et 22 blessés selon l'armée. Depuis mi-avril, les combats entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les FSR du général Mohamed Hamdane Daglo ont fait au moins 3.000 morts et plus de 3 millions de personnes déplacées. Au Darfour, vaste région déjà meurtrie dans les années 2000 par une guerre civile, des témoins ont fait état dimanche de "violents affrontements avec plusieurs types d'armes" dans la ville de Kas. Les habitants de cette ville du Darfour-Sud ont affirmé que des paramilitaires avaient pillé des maisons, tandis que dans un communiqué, les paramilitaires ont salué leur "victoire" à Kas. Plusieurs sources ont fait état de massacres de civils et d'assassinats à caractère ethnique au Darfour, imputés aux paramilitaires et aux milices arabes alliées. Samedi, les FSR ont réfuté "catégoriquement" un récent rapport de l'ONG Human Rights Watch sur l'exécution sommaire d'"au moins 28 membres de l'ethnie Massalit" --un groupe minoritaire non arabe-- et la "destruction totale de la ville de Misterei", au Darfour-Ouest. Imputant ces violences à un "conflit tribal de longue date", les paramilitaires ont dit "respecter le droit humanitaire international". Au début des années 2000, le général Daglo, alors à la tête des miliciens arabes Janjawid, avait mené la politique de la terre brûlée contre des minorités ethniques au Darfour sur ordre de l'ex-dictateur Omar el-Béchir. La guerre y a fait environ 300.000 morts, selon l'ONU, et les Janjawid ont officiellement donné naissance en 2013 aux FSR. Les atrocités de l'époque ont valu à M. Béchir d'être inculpé par la Cour pénale internationale, notamment pour génocide. Le procureur général de la Cour a lancé une nouvelle enquête sur les crimes de guerre présumés commis pendant les combats actuels, en particulier les violences sexuelles et les ciblages de civils en raison de leur appartenance ethnique.

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