Ce versement intervient dans le cadre de la cinquième revue des engagements pris par le Kenya dans le cadre de son programme d'aide et porte à environ deux milliards de dollars le montant total déjà débloqué, soit la quasi totalité des fonds prévus. Le conseil d'administration du Fonds a par ailleurs accepté de prolonger de 10 mois la période d'application du programme "afin de laisser suffisamment de temps aux autorités de mettre en place leur programme de réformes". Dans le même temps, il a également validé l'accès du pays à 551 millions de dollars supplémentaires dans le cadre de son Fonds pour la soutenabilité et la résilience (RSF), sur une période de 20 mois. Le RSF est un fonds qui doit financer la transition climatique et la mise ne place de mesures visant à permettre l'adaptation des sociétés aux changements provoqués par le réchauffement climatique dans les pays pauvres et émergents. Si le RSF peut prévoir une période de grâce, permettant aux Etats d'entamer le remboursement plusieurs années plus tard, ce ne sera pas le cas pour le Kenya, la durée d'accès aux fonds se calquant sur le temps restant du programme actuel en cours, soit encore vingt mois. Les réformes prévues dans le cadre du RSF doivent permettre de "renforcer les efforts pour intégrer les risques climatiques à la politique fiscale et au cadre d'investissement du pays, réduire les émissions avec la création d'un marché du carbone et renforcer la gestion des risques liés aux désastres naturels", a expliqué la directrice générale adjointe du FMI, Antoinette Sayeh, citée dans le communiqué. Le pays est confronté à l'une des pires sécheresses de ces dernières décennies ainsi qu'à des troubles internes, alors que des manifestations anti-gouvernementales régulières, parfois violentes, secouent le pays. L'opposition kényane reproche au président William Ruto d'avoir "volé" l'élection présidentielle d'août dernier, qu'il a remporté avec 50,49% des suffrages exprimés, contre 48,85% pour son challenger Raila Odinga. L'économie est par ailleurs confrontée à des difficultés aggravées par le contexte économique mondiale, entraînant une inflation dépassant les 7,5% en 2022 et 2023, qui vient se doubler d'une hausse des impôts qui pèse sur de nombreux habitants.
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