La Guinée suspend sa participation dans une organisation ouest-africaine

Infos. La junte au pouvoir en Guinée a annoncé mardi soir la suspension de sa participation à l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), formée de quatre pays d'Afrique de l'Ouest que traverse le cours d'eau, qui "ne prend pas en compte ses intérêts stratégiques".

La Guinée suspend sa participation dans une organisation ouest-africaine

L'OMVS, créée en 1972, est formée de la Guinée, du Sénégal, du Mali et de la Mauritanie. Elle a depuis sa création mis en oeuvre plusieurs projets hydro-agricoles et électriques dans ses pays membres ayant en partage le fleuve Sénégal, qui prend sa source en territoire guinéen. Dans un communiqué publié mardi soir, Conakry "décide, à compter de ce jour, 18 juillet 2023, de suspendre sa participation à l'OMVS", après une conférence des chefs d'Etat et de gouvernement "tenue en virtuel" le même jour. "Les plus hautes autorités guinéennes ont constaté avec regrets que les préoccupations et les intérêts stratégiques de la participation de la Guinée à l'OMVS ne sont pas toujours en pris en compte par la dite organisation depuis sa création", indique le communiqué signé par le porte-parole de la présidence guinéenne, le général Amara Camara. La Guinée déplore "le retard considérable dans le financement du barrage hydro-électrique de Koukoutamba, dans la sous-préfecture de Tougué, région de Labé" (nord). Elle note aussi "sa sous-représentativité au sein des instances de décision de décision de l'OMVS" dont le siège est à Dakar. Conakry affirme avoir été "en première ligne dans la création et la défense de plusieurs organisations régionales" depuis son indépendance de la France en 1958. En conséquence, "elle tient à être respectée dans les organisations auxquelles elle appartient", poursuit le communiqué. La Guinée est devenue le quatrième pays membre de l'OMVS quand elle a rejoint en 2006 l'organisation qui était formée à sa création du Sénégal, de la Mauritanie et du Mali. Le pays est dirigé depuis 2021 par une junte qui a pris le pouvoir à la faveur d'un putsch. Les militaires ont consenti sous pression internationale à rendre la place à des civils élus d'ici à fin 2024.

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