Le 13 juillet, alors que M. Okende avait été retrouvé mort le matin-même, "je vous avais dit que nous avions entre nos mains son garde du corps, qui est un proche et qui est pour nous le premier suspect", a déclaré lors d'un point de presse Firmin Mvonde, procureur général près la Cour de cassation. "Ce suspect (...) nous a fait beaucoup de déclarations (...) qui ne sont pas constantes", a-t-il ajouté. Le chauffeur de l'ancien ministre des Transports assassiné est également entendu, ainsi que "d'autres personnes", a encore indiqué M. Mvonde. "Nous confrontons déjà ceux qui sont entre nos mains dans leurs déclarations", a-t-il dit. Le magistrat a confirmé qu'il avait été fait appel pour l'enquête à diverses expertises, en "police scientifique, cybercriminalité, télécommunication cellulaire, médecine légale", qui livrent peu à peu leurs résultats. Le gouvernement avait indiqué vendredi être ouvert à toute expertise extérieure, notamment belge et sud-africaine. M. Mvonde a confirmé être "en contact" avec les experts "qui doivent venir de la Belgique, avec ceux de la Monusco" (la mission de l'ONU en RDC) et, a-t-il poursuivi, "il y a aussi ceux de l'Afrique du Sud et de la France qui sont attendus". L'autopsie n'a pas encore été pratiquée, a-t-il souligné, précisant que les médecins légistes congolais et étrangers devaient travailler ensemble pour des "résultats consolidés". La cause de la mort n'est donc pas encore formellement établie. Jusque-là, d'autres expertises ont montré que la balle qui a "traversé la tête" de M. Okende avait bien été tirée par l'arme retrouvée dans sa voiture. "Cette arme appartient au suspect", a dit le procureur général. Député et cadre d'"Ensemble pour la République", parti du candidat à la présidentielle Moïse Katumbi, Chérubin Okende, 61 ans, a été retrouvé mort dans sa voiture sur une grande avenue de Kinshasa. Il avait démissionné de son poste de ministre des Transports en décembre, alors que M. Katumbi venait d'annoncer sa candidature à la présidentielle et le retrait de son parti de la coalition au pouvoir. Les élections sont prévues le 20 décembre. Félix Tshisekedi, président depuis janvier 2019, est candidat à sa réélection. Les candidats de l'opposition considèrent que les instances électorales sont à la solde du pouvoir et préparent des élections frauduleuses. L'assassinat de M. Okende a ajouté à la tension politique déjà vive dans le pays.
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