Le nord-ouest et le centre du Nigeria sont régulièrement le théâtre de tensions et conflits meurtriers autour de l'exploitation de la terre et des ressources en eau entre communautés d'agriculteurs et d'éleveurs. Depuis mai, l'Etat du Plateau connaît une résurgence des violences. "Il est déplorable que plus de 300 personnes aient été tuées", a déclaré mercredi à la presse le gouverneur de l'Etat, Caleb Mutfwang, après une rencontre avec des hauts gradés de l'armée. Les autorités ont toutefois "commencé à voir des actions positives de l'armée pour mettre fin à cette situation déplorable", a-t-il insisté. L'armée a notamment déplacé le quartier général de sa campagne militaire régionale "Safe Haven" de Jos, capitale de l'Etat, jusqu'au district de Mangu, l'un des plus touchés par les exactions. Des renforts ont été envoyés sur place pour "débusquer les criminels qui sèment le trouble", a déclaré à la presse le chef de l'opération Safe Haven, le général Abdussalami Abubakar. Certains habitants de Mangu ont déclaré à l'AFP qu'ils étaient soulagés par les renforts militaires qui, associés à la mise en place d'un couvre-feu, semblent avoir contribué à calmer la situation. "Nous sommes calmes, la présence des membres de sécurité dans et autour de Mangu nous fait nous sentir en sécurité", a souligné Pwul Thomson, un habitant de la région. Un autre habitant, Malam Usman Adamu, s'est également félicité de la forte présence des soldats sur place. "Il n'y a plus d'attaques de part et d'autre, Mangu et ses environs sont désormais très calmes". Fin juin, 16 personnes ont été tuées dans les districts de Riyom et dix autres à Mangu. Des milliers de personnes ont dû fuir les violences. L'enchaînement de meurtres suivis de représailles et l'absence de justice efficace ont favorisé l'émergence dans la région d'une criminalité plus large avec des gangs qui mènent des expéditions dans des villages, où ils tuent des habitants par dizaines et procèdent à des enlèvements contre rançon. Ces exactions sont l'un des multiples défis sécuritaires auxquels est confronté le président Bola Tinubu à la tête du pays le plus peuplé d'Afrique, et première économie du continent.
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