Aucun incident majeur n'était signalé ailleurs dans ce pays d'Afrique de l'Est pour cette neuvième journée d'action antigouvenmentale organisée depuis mars par la coalition d'opposition Azimio. De précédentes mobilisations avaient donné lieu à des pillages et violences ayant fait une vingtaine de morts, de source officielle. Des échauffourées sporadiques ont éclaté vendredi à la mi-journée dans le bidonville de Kibera, bastion du leader d'opposition Raila Odinga, où la police a répondu aux jets de pierres par des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, ont constaté des journalistes de l'AFP. Un peu plus tôt, des manifestants s'étaient rassemblés, scandant des slogans antigouvernementaux et mettant le feu à des pneus. La journée de vendredi est la dernière d'un appel de l'opposition à trois jours consécutifs de mobilisation contre le gouvernement du président William Ruto. Après une journée, mercredi, durant laquelle le pays a tourné au ralenti, avec des incidents dans plusieurs villes, les journées de jeudi et vendredi ont vu un retour à la normale. Le groupe de travail sur la réforme de la police, une coalition de 29 organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International, a dénoncé vendredi une "répression informelle" des forces de l'ordre, affirmant avoir documenté 27 "exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires" de manifestants rien qu'en juillet. La police kényane est régulièrement accusée d'exécutions extrajudiciaires par les organisations de défense des droits humains kényanes et internationales. - Appels au dialogue - Les appels au dialogue entre MM. Ruto et Odinga se sont multipliés ces derniers jours. Après l'ONU, 13 pays occidentaux, dont les Etats-Unis et le Royaume-Uni, des chefs religieux et les principaux médias kényans, le secrétariat du Commonwealth a exhorté jeudi dans un communiqué "tous les dirigeants et communautés à engager un dialogue pour résoudre les défis auxquels le Kenya est confronté". L'opposition accuse le gouvernement de dissuader le mouvement par une répression brutale. Plus de 300 personnes ont été arrêtées mercredi, selon le ministère de l'Intérieur. Elu en août 2022 en promettant de soutenir les plus défavorisés, William Ruto, qui accuse l'opposition de mettre à mal l'économie durant les manifestations, fait face à une contestation croissante. Il est notamment accusé d'ajouter aux difficultés des Kényans, déjà aux prises avec une inflation continue (+8% sur un an en juin), avec une loi promulguée début juillet instaurant de nouvelles taxes. Raila Odinga avait annulé des manifestations prévues en avril et mai, après que William Ruto avait accepté de dialoguer. Les discussions ont échoué, entraînant la reprise des actions depuis début juillet. Selon une association d'organisations du secteur privé (Kepsa), chaque journée de mobilisation représente une perte de 3 milliards de shillings (environ 19 millions d'euros) pour le Kenya.
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