"Ce sont des migrants à priori", a déclaré à l'AFP Samba Kandji, maire adjoint du quartier de Ouakam.
Gendarmes et pompiers étaient sur une plage de ce quartier de la capitale, près de la mosquée de la Divinité, et continuaient lundi matin la recherche d'autres corps ou d'éventuels survivants, a constaté un journaliste de l'AFP.
"On a dénombré au total 17 victimes, donc quinze corps sans vie et deux rescapés", a déclaré à la presse Martial Ndione, commandant du groupement des sapeurs-pompiers de Dakar, qui n'a pas donné de précisions sur la provenance de l'embarcation, le nombre de personnes encore recherchées ou les circonstances.
"La marine a obligé l'embarcation à accoster et des gens se sont enfuis.Certains ont sauté mais ne savaient pas nager", avait affirmé plus tôt à l'AFP M. Kandji.
"J'exprime ma profonde douleur suite au décès d'une quinzaine de Sénégalais dans le naufrage d'une pirogue au large de Dakar", a réagi dans un tweet le président Macky Sall.
- Corps repêchés -
Une embarcation en bois, à bord de laquelle se trouvaient les migrants selon plusieurs témoins sur la plage, flottait sur l'eau, près de la côte.Un journaliste de l'AFP a vu les sapeurs-pompiers repêcher un corps et le déposer sur une bâche sur la plage.
"Ce matin, aux environs de 03h30, on nous a alertés pour un chavirement de pirogue au large de Ouakam.Immédiatement, on a dépêché sur les lieux deux équipes de plongeurs, quatre ambulances et on a démarré les opérations", a indiqué M. Ndione.
Quelques dizaines de badauds sur la plage regardaient le déroulement des opérations lundi matin, avant que la pluie n'interrompe temporairement les recherches."C'est pénible tous ces morts qu'on voit", estime l'un d'entre eux, Amndy Moustapha Sène, 23 ans, qui vit du commerce et du jardinage et rêve de devenir footballeur professionnel.
"Je rêvais d'aller en Europe parce que l'horizon est bouché ici.J'étais prêt à embarquer dans une pirogue mais maintenant j'ai décidé d'émigrer par la voie légale quand l'opportunité se présentera.Je ne veux plus prendre une pirogue pour partir.Ça n'en vaut pas la peine", assure-t-il.
La route migratoire des Canaries, archipel espagnol et porte d'entrée vers l'Europe dans l'océan Atlantique, connaît ces dernières semaines un net regain d'activité au départ des côtes du nord-ouest de l'Afrique.
Plusieurs drames ont été recensés ces deux dernières semaines.Au moins treize migrants des environs de Dakar sont morts dans le naufrage de leur embarcation il y a environ une semaine au large du Maroc.Un autre bateau a chaviré à Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, faisant au moins quatorze morts.
- Intensification des contrôles -
Jeudi en conseil des ministres, le chef de l'Etat Macky Sall "s'est incliné devant la mémoire des personnes décédées, suite aux récents accidents relevés en mer".
Il a "demandé au gouvernement d'intensifier les contrôles au niveau des zones et sites potentiels de départ, mais également de déployer l'ensemble des dispositifs de surveillance, de sensibilisation et d'accompagnement des jeunes" en renforçant les programmes publics "de lutte contre l'émigration clandestine".
Des ONG font régulièrement état de naufrages meurtriers - dont les bilans non officiels se chiffrent selon elles en dizaines, sinon centaines de morts - dans les eaux sénégalaises, marocaines, espagnoles ou internationales.Les autorités au Sénégal et au Maroc ne communiquent pas ou très peu sur ces bilans difficiles à évaluer.
La marine marocaine a annoncé mardi avoir porté secours ces derniers jours à près de 900 migrants irréguliers, la plupart d'Afrique subsaharienne, dont 400 dans les eaux territoriales.
Des opérations de recherches se sont aussi déroulées récemment en Espagne, pour retrouver des bateaux de migrants venant du Sénégal portés disparus et transportant plus de 300 personnes, selon l'ONG Caminando Fronteras.
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