"Jusqu'à ce matin 8h30 (07h30 GMT), sur 97 incendies déclarés, il n'en reste que 15", dont deux à Béjaïa, la wilaya (préfecture) la plus affectée par ces feux, a indiqué mardi le chargé de l'Information de la Protection civile, Karim Belhafsi, à la télévision nationale.
Selon lui, le ministère de l'Intérieur devrait publier prochainement un communiqué pour annoncer "l'extinction totale de tous les incendies".
Les feux ont touché plus de 15 préfectures, surtout celles de Bouira, Jijel et Béjaïa, des zones déjà concernées ces deux dernières années par de graves incendies dans lesquels avaient péri près de 130 personnes.
Des soldats se sont retrouvés encerclés par les flammes alors qu'ils étaient évacués de Beni Ksila, dans la zone de Béjaïa, accompagnés d'habitants de hameaux limitrophes, a indiqué le ministère de la Défense, qui a annoncé la mort de 10 militaires.
Outre le bilan mortel, des blessés, en nombre indéterminé mais dont certains grièvement brûlés, sont à déplorer, selon le gouverneur de Béjaïa.
Plus de 1.500 personnes ont dû être évacuées de certains villages alors que des tornades de feu se rapprochaient de leurs maisons. Des stations balnéaires du littoral prisées des estivants ont également été détruites par les flammes.
Les villages touchés, dont une bonne partie sont situés dans la région montagneuse de Kabylie, sont très boisés et soumis depuis des semaines à une intense canicule avec des pics qui ont atteint 48 degrés lundi.
La vague de chaleur a asséché la végétation, rendue encore plus vulnérable au moindre départ de feu.Les incendies ont en outre été attisés par des vents violents, selon divers témoignages à des médias locaux.
En Tunisie voisine, dans la zone frontalière de Tabarka, dans le nord-ouest, de graves incendies ont également touché lundi une région déjà ravagée par les flammes la semaine précédente.
Une équipe de l'AFP a pu constater d'importants dégâts et a vu des hélicoptères et des bombardiers d'eau Canadair intervenir.Plus de 300 habitants du village de Melloula ont été transférés vers des zones plus sûres par voie maritime et d'autres ont quitté les lieux par voie terrestre.
En août 2022, de gigantesques incendies avaient fait 37 morts dans la région d'El Tarf, dans le nord-est. L'été 2021 avait été le plus meurtrier depuis des décennies: plus de 90 personnes avaient péri dans des feux ayant dévasté le nord, en particulier la Kabylie.
- "Numéros verts" -
Des images de médias locaux ont montré des champs et des maquis en feu, des voitures calcinées et des devantures de magasins réduites en cendres.Des témoins ont décrit des langues de feu dévorantes se déclenchant soudainement "comme un chalumeau".
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a adressé lundi ses condoléances aux familles.
Plus de 8.000 agents de la protection civile et 525 camions ont été mobilisés, selon les autorités.
Des avions et hélicoptères anti-incendie affrétés récemment ainsi qu'un bombardier à grande capacité sont intervenus pour larguer de l'eau sur les feux.
Le ministère de l'Intérieur a appelé les citoyens à "éviter les zones touchées et à utiliser les numéros verts mis à disposition pour effectuer tout signalement" d'incendie.
Le procureur général de Béjaïa a ordonné, selon un communiqué, l'ouverture d'enquêtes préliminaires pour déterminer les causes des incendies et identifier d'éventuels auteurs.
- Eté meurtrier -
Chaque été, le nord et l'est de l'Algérie sont frappés par des feux de forêt, un phénomène qui s'accentue d'année en année sous l'effet du changement climatique, entraînant sécheresses et canicules.
Pour éviter la réédition de deux étés meurtriers consécutifs, les autorités avaient sonné la mobilisation dès le printemps, en aménageant notamment des aires d'atterrissage d'hélicoptères dans 10 wilayas (préfectures) et mobilisant des drones de fabrication locale pour la prévention des incendies.
Le ministère de l'Intérieur avait annoncé en mai l'achat d'un gros bombardier d'eau et la location de six autres en Amérique du sud.
L'Algérie avait aussi passé commande à la Russie de quatre bombardiers d'eau, mais leur livraison a été retardée par les "répercussions de la crise en Ukraine", après l'invasion de ce pays par la Russie.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.