Les combats qui ont éclaté le 15 avril entre l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), commandées par le général Mohamed Hamdane Daglo, ont fait plus de 3.900 morts selon un bilan de l'ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), et 3,3 millions de déplacés et réfugiés, selon l'ONU. "Seize citoyens sont morts aujourd'hui dans cette guerre insensée", tués par des tirs qui ont frappé des maisons dans le quartier d'Ombada, dans le nord-ouest de Khartoum, selon le comité de résistance de ce quartier, l'un des groupes de citoyens défenseurs de la démocratie qui se sont constitués pour organiser l'entraide au sein de la population. Mohamed Mansour, un habitant d'Ombada, a déclaré à l'AFP avoir "aidé à sortir huit corps" des décombres d'une maison. "Quatre personnes, dont deux enfants, ont été tuées dans la maison voisine", selon un autre résident, Hagar Youssef. La plupart des combats sont concentrés dans des quartiers densément peuplés de la capitale, où des habitants ont signalé mardi une attaque des FSR contre le dépôt de munitions de l'armée dans le sud de la ville. Des avocats défenseurs de la démocratie avaient affirmé lundi que des civils, dans le centre et le sud de Khartoum, avaient été "chassés de force de leurs maisons" pour laisser la place à des combattants. Depuis plus de trois mois, des millions de Soudanais subissent des pénuries d'eau, de nourriture et d'électricité, par une chaleur étouffante, enfermés chez eux pour tenter de se protéger des tirs. Plus de la moitié des 48 millions de Soudanais ont désormais besoin d'aide humanitaire pour survivre, selon l'ONU. Mardi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est alarmée de "la crise humanitaire catastrophique" qui frappe le Soudan, "où plus de 67% des hôpitaux sont hors service". Les services de santé et les stocks d'aide humanitaire ont souvent été la cible d'attaques ou de pillages. L'OMS a renouvelé son appel à l'aide pour lutter contre les épidémies, notamment de choléra et de malaria, habituelles durant la saison des pluies qui a commencé en juin. "Les épidémies risquent de faire davantage de morts si des mesures d'urgence ne sont pas prises pour arrêter leur propagation", ont alerté Ahmed Al-Mandhari et Matshidiso Moeti, les directeurs régionaux de l'OMS pour la Méditerranée orientale et l'Afrique.
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