Mardi soir, le chef de l'État William Ruto a répété qu'il était "disponible pour (...) rencontrer" le leader de l'opposition Raila Odinga après que ce dernier a affirmé qu'il s'était "toujours dit (...) ouvert au dialogue". Une précédente tentative de discussions entre les deux camps, amorcée après les premières manifestations organisées par l'opposition en mars, avait échoué, entraînant la reprise début juillet de cette mobilisation qui a été émaillée de pillages, actes de vandalisme et d'affrontements meurtriers avec la police. "Qu'ils s'assoient et qu'ils dialoguent. (...) S'ils ne se parlent pas, l'impasse ne finira jamais et nos souffrances continueront", estime Josphat Ng'atho, chauffeur de "boda boda" (moto-taxi) de 36 ans. "Montrez-moi quelqu'un qui n'est pas fatigué des manifestations", lance de son côté Cate Wafula, 29 ans, réceptionniste dans un immeuble de bureau. "Je ne viens pas au travail chaque fois qu'il y a des manifestations parce que j'ai peur d'être attaquée et volée", raconte-t-elle. Les appels au calme et au dialogue se sont multipliés la semaine dernière de la part de l'ONU, des puissances occidentales ainsi que du clergé et des médias kényans. Selon la coalition d'opposition Azimio, au moins 50 personnes ont été tuées depuis mars - une vingtaine, selon les chiffres officiels - durant les neuf premières journées d'action. La dixième journée prévue mercredi a été transformée en hommage aux "victimes des violences policières", avec des "défilés et veillées de solidarité". "Nous appelons les Kényans à sortir, allumer des bougies et déposer des fleurs" en leur mémoire, a annoncé Azimio dans un communiqué. Une coalition de 29 ONG, dont Amnesty International, a affirmé avoir documenté 27 "exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires" lors des manifestations de juillet. Le ministère de l'Intérieur a affirmé mardi que les allégations "d'exécutions extrajudiciaires et/ou de recours excessif à la force (...) sont malveillantes, fausses et destinées à tromper l'opinion publique". Elu en août 2022 face à Raila Odinga qui ne reconnaît pas les résultats du scrutin, William Ruto fait face à une contestation croissante. L'ancien vice-président, qui avait promis de soutenir les plus défavorisés, est accusé d'aggraver les difficultés des Kényans, aux prises avec une inflation continue (+8% sur un an en juin), avec une loi promulguée début juillet instaurant de nouvelles taxes.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.