A J-2 des jeux de la Francophonie, derniers réglages à Kinshasa

Infos. Les 9e jeux de la Francophonie, rendez-vous de quelque 3.000 jeunes sportifs et artistes venus d'une trentaine de pays, s'ouvrent vendredi à Kinshasa, un vrai défi pour un Etat réputé chaotique, en guerre dans sa partie Est et en année électorale.

A J-2 des jeux de la Francophonie, derniers réglages à Kinshasa
NULL - NULL
Kinshasa (AFP)

Ces derniers temps, le gouvernement et le comité d'organisation ont multiplié les visites de terrain, pour faire taire les détracteurs et montrer que la République démocratique du Congo serait bien au rendez-vous.

Attribués en 2019 à la RDC, ces jeux auraient dû avoir lieu en 2021, quatre ans après ceux d'Abidjan.Mais ils ont été reportés à cause de la pandémie de Covid-19, puis de nouveau en 2022 parce que rien n'était prêt.

Car pour accueillir les athlètes, le pays, notoirement dépourvu d'infrastructures, a dû dépenser des dizaines de millions de dollars pour réhabiliter ou construire de nouvelles installations à Kinshasa, plus grande ville francophone du monde, avec plus de 15 millions d'habitants. 

Ces dépenses se sont ajoutées à l'effort de guerre contre les groupes armés et rébellions dans l'est du pays, en particulier contre le "M23" qui, soutenu par le Rwanda, occupe depuis l'année dernière de vastes pans de territoire.

Et l'Etat congolais doit aussi assurer le financement des élections prévues en fin d'année, dans un climat tendu et alourdi par l'assassinat d'un opposant, le 13 juillet à Kinshasa.

Les infrastructures sportives flambant neuves sont un investissement pour la jeunesse congolaise, justifie le gouvernement. 

Même chose pour les bâtiments du campus de l'université rénovés pour loger les participants, pour les nouvelles ambulances qui iront ensuite à différentes structures de santé ou pour les équipements fournis à la télévision officielle.

Ce sont les jeux "de l'espoir et de la solidarité", répètent les autorités qui, plutôt que les difficultés du quotidien des Congolais, mettent en avant leur hospitalité et les côtés joyeux de la vie à Kinshasa, "capitale de la rumba et de l'élégance".

Il s'agit de changer l'image de la RDC, souvent associée à "la guerre et la violence", a déclaré mercredi encore le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, lors d'une conférence de presse au palais du peuple, siège du Parlement. 

Cet événement prévu de longue date a débuté avec plus de deux heures de retard, signe, selon les commentaires de participants, que la magie de la Francophonie n'a pas encore opéré sur certaines habitudes congolaises.

- Sécurité -

Il y a encore quelques semaines, les préparatifs semblaient très en retard et des doutes subsistaient sur la tenue des jeux.

En juin, plusieurs pays ont décidé de réduire leur participation ou ont carrément renoncé, à l'image du Québec qui a invoqué des raisons de sécurité et de santé pour n'envoyer ni sportifs ni artistes à Kinshasa.La Fédération Wallonie-Bruxelles envoie des artistes mais pas de sportifs et la France ne sera pas sur les rangs en athlétisme, ni en cyclisme.

"Notre premier souci a été de penser à la sécurité des participants", a insisté mercredi le directeur du comité national des jeux, Isidore Kwandja.

Quelque 4.500 policiers seront déployés en ville, une entreprise privée est chargée de la sécurité des aires de jeux et la garde républicaine est appelée en renfort.

Au vu des relations exécrables entre la RDC et le Rwanda, la présence vendredi soir à la cérémonie d'ouverture de la secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), l'ancienne ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo, a fait débat. 

Lundi, le gouvernement l'avait annoncée présente, mais sa porte-parole a fait savoir le lendemain qu'elle ne viendrait pas parce qu'elle n'avait pas été invitée, ce qu'a répété mercredi l'administratrice de l'OIF, Caroline St-Hilaire, qui la remplace à Kinshasa.

"La secrétaire générale a jugé à-propos de ne pas mettre de la lumière sur sa présence à l'ouverture des jeux", a ajouté Mme St-Hilaire.

Jusqu'au 6 août, les jeux de la Francophonie, auxquels participent des jeunes de 18 à 35 ans, vont donner lieu à neuf compétitions sportives et 11 concours culturels.

Les sports sont le foot masculin (moins de 20 ans), le basket féminin (18-25 ans), l'athlétisme et le para athlétisme, le cyclisme sur route, les luttes libre et africaine, le judo et le tennis de table.Le programme côté culture comprend peinture, sculpture et photographie, chanson, danse, création numérique, littérature, contes, jonglerie avec ballon, marionnettes géantes et hip hop.

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Les rendez-vous santé
Facebook
Twitter
Instagram
A J-2 des jeux de la Francophonie, derniers réglages à Kinshasa