Dans une résolution adoptée par 13 voix pour et deux abstentions (Russie et Chine), le Conseil estime que la situation dans le pays "continue d'être une menace pour la paix et la sécurité dans la région" et prolonge jusqu'au 31 juillet 2024 l'embargo sur les armes en place depuis la guerre civile de 2013. Il spécifie en revanche que cet embargo "ne s'applique plus à l'approvisionnement, à la vente et au transfert d'armes" destinées aux forces de sécurité centrafricaines, soulignant en parallèle son inquiétude concernant le trafic d'armes fournissant les groupes armés opérant dans le pays. Mais Bangui, soutenu par la Russie et la Chine, réclamait une levée totale du cadre de l'embargo. "Le texte adopté ce jour constitue un véritable affront pour la République centrafricaine", a déclaré après le vote sa ministre des Affaires étrangères Sylvie Baipo Temon, accusant le Conseil de faire un "amalgame" entre son pays et les groupes armés. Ce vote est "un verdict inique et arbitraire que le peuple centrafricain ne peut accepter", a-t-elle ajouté, remerciant la Chine et la Russie pour leur abstention. L'embargo "n'a aucune valeur ajoutée pour empêcher l'approvisionnement en armes des combattants qui ont continué de les acquérir pendant ces dix années", a commenté l'ambassadeur russe adjoint à l'ONU Dmitry Polyanskiy. "Nous sommes convaincus que compte tenu de la situation en RCA, le Conseil de sécurité aurait dû décider de lever toute forme de sanctions contre les efforts d'un Etat souverain pour stabiliser et assurer sa sécurité", a-t-il ajouté. Malgré ses critiques, la Russie, qui dispose du droit de véto, n'a pas bloqué l'adoption de ce texte qui condamne d'autre part "l'utilisation de mercenaires et les violations du droit humanitaire international et les violations des droits humains qu'ils commettent". Aucun nom n'est cité, mais le groupe paramilitaire russe Wagner a été accusé notamment par l'UE et des experts de violations des droits humains en Centrafrique. La résolution prolonge également d'un an les sanctions (gels des avoirs, interdiction de voyager) contre une quinzaine d'individus, dont l'ancien président François Bozizé. Pays parmi les plus pauvres au monde, la Centrafrique est en proie à une guerre civile depuis 2013, quand une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka, avait renversé François Bozizé. Celui-ci avait ensuite organisé et armé des milices dites anti-balakas, majoritairement chrétiennes et animistes, pour tenter de reprendre le pouvoir.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.