"Les forces nigériennes ont l'obligation d'assurer la sécurité de nos emprises diplomatiques et consulaires au titre des Convention de Vienne", et "nous les appelons instamment à remplir cette obligation que leur impose le droit international", souligne le Quai d'Orsay, dont l'ambassade a été ciblée dimanche matin par des manifestants favorables aux militaires putschistes ayant renversé le président élu Mohamed Bazoum. Avant les tirs de grenades lacrymogènes, quelques soldats s'étaient interposés devant l'ambassade pour calmer les manifestants. Certains ont insisté pour entrer dans le bâtiment, d'autres ont arraché la plaque affichant "Ambassade de France au Niger", avant de la piétiner sur le goudron et de la remplacer par des drapeaux russes et nigérien. La France, allié du Niger pour la lutte antijihadiste et le développement, et qui y compte 1.500 soldats, a annoncé samedi suspendre ses aides à la suite du coup d'Etat militaire. La manifestation avait débuté par une marche en direction de l'Assemblée nationale, la foule brandissant des drapeaux russes et nigériens. Le mouvement civil M62, qui avait déjà protesté contre l'opération Barkhane de l'armée française au Sahel et au Sahara, a lancé l'appel à manifester. Le président déchu Mohamed Bazoum, élu en 2021, entame sa cinquième journée séquestré dans sa résidence privée au palais présidentiel par sa garde rapprochée, dont le chef, le général Abdourahamane Tiani, est le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), la junte. Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger, miné par les attaques de groupes liés à l'Etat islamique et à Al-Qaïda, est le troisième pays de la région à subir un coup d'Etat depuis 2020.
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