Le ministre de l'Intérieur Antoine Abdoulaye Félix Diome s'est gardé d'établir clairement le lien entre l'attaque du bus et la protestation contre l'incarcération de l'opposant Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de 2024. Mais, présent sur place auprès de la carcasse calcinée du véhicule, il a dénoncé une volonté d'"imposer par une théorie de la pensée unique ce qu'on veut à ses autres concitoyens". Il a fait référence à des "forces occultes" qu'il avait déjà invoquées en juin et qui étaient à l'oeuvre selon lui dans un contexte de troubles provoqués par la situation judiciaire de Ousmane Sonko. Les épisodes de troubles répétés qui ont accompagné le bras de fer entre M. Sonko et le pouvoir ainsi que la justice depuis mars 2021 ont donné lieu à des émeutes, mais aussi des pillages et des attaques contre des biens publics et privés et, à plusieurs reprises, contre les transports en commun. Selon les déclarations du chauffeur, d'un responsable de la compagnie et du ministre, le bus qui roulait mardi en direction du centre de Dakar en provenance de la banlieue s'est retrouvé bloqué par un groupe d'individus descendus d'un pont dans un quartier populaire périphérique de la capitale. Selon le responsable de la compagnie, Mbaye Amar, ce sont "des manifestants ou des bandits" qui s'en sont pris au véhicule rempli de passagers. Le chauffeur, Abdoulaye Diop, blessé et choqué, a rapporté sur place à un journaliste de l'AFP qu'un groupe de jeunes encagoulés étaient montés dans le bus, l'avaient insulté et qu'un d'eux avait allumé un engin incendiaire improvisé qu'il avait ensuite lancé. Le ministre de l'Intérieur a indiqué que les assaillants, au nombre de sept, avaient dépouillé les passagers de leur argent et de leurs téléphones portables. "Lors de cet attentat terroriste, nous avons déploré sept victimes, dont deux corps sans vie et cinq blessés graves", a-t-il dit dans des propos diffusés sur les réseaux sociaux. "Quel acte criminel, quel acte inhumain que de jeter un cocktail Molotov dans un bus transportant des Sénégalais", a-t-il déclaré, promettant que l'Etat pourchasserait et arrêterait les auteurs. Le placement en détention de M. Sonko, lundi, sous différents chefs d'inculpation dont appel à l'insurrection ont provoqué des mouvements de protestions. Trois morts avaient été rapportées dans le sud du pays et dans la banlieue de Dakar avant l'attaque du bus.
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