Les deux principaux syndicats de travailleurs - le Nigerian Labour Congress (NLC) et le Trade Union Congress (TUC) - ont appelé à une manifestation nationale mardi, après l'échec des négociations visant à parvenir à un accord avec le gouvernement sur une hausse des salaires et le maintien des subventions. Le 29 mai, lors de son investiture à la tête du pays le plus peuplé d'Afrique, le président Bola Tinubu a supprimé les subventions sur le carburant, ce qui a eu pour effet de quadrupler le prix de l'essence et entraîné une forte hausse des prix des denrées alimentaires. Dans la capitale Abuja, des centaines de manifestants défilaient dans la ville en brandissant des pancartes telles que "laissez les pauvres respirer" ou "tuer la corruption, pas les subventions". Un important dispositif sécuritaire avait été déployé dans la capitale. Cette manifestation a été maintenue en dépit des annonces du président Tinubu, lundi lors d'une allocution télévisée, d'une série de mesures destinées à atténuer l'impact de la suppression des subventions sur le coût de la vie des Nigérians. La police nigériane a appelé mardi à une manifestation pacifique, exhortant les syndicats à empêcher les voyous et les fauteurs de troubles de détourner la manifestation. À Abuja, la plupart des entreprises, y compris les bureaux du gouvernement, les banques et les marchés étaient fermés mercredi. Seuls quelques véhicules circulaient sur les routes alors que les travailleurs se dirigeaient vers le centre-ville. À Lagos et dans d'autres villes du pays, qui compte quelque 215 millions d'habitants, des manifestations de plusieurs centaines de travailleurs se déroulaient également. Mais à Lagos, la plupart des entreprises et des marchés étaient ouverts, certaines banques commerciales avaient toutefois fermés leurs portes. Les bus commerciaux circulaient normalement sur les routes de la tentaculaire ville de 20 millions d'habitants. Le Nigeria fait face à une grave crise économique depuis 2016, aggravée par la pandémie de coronavirus, puis l'offensive russe en Ukraine. Près de la moitié de ses quelques 215 millions d'habitants vit dans l'extrême pauvreté (avec moins de 2 dollars par jour) en dépit de ses immenses réserves de pétrole.
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